Motocyclisme: Les académiciens de «Vale» se taquinent

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MotocyclismeLes académiciens de «Vale» se taquinent

Marco Bezzecchi en pole position, Francesco Bagnaia 3e: les élèves de Valentino Rossi ont frappé fort à Buriram. En Thaïlande, si tous les pilotes Ducati ne rouleront pas forcément pour lui, «Pecco» aura deux serviteurs fidèles.

Jean-Claude Schertenleib
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Jean-Claude Schertenleib

Luca Marini et Marco Bezzecchi, les deux pilotes du Mooney VR46 Racing Team, ne sont pas seulement les collègues de marque chez Ducati de Francesco «Pecco» Bagnaia, le principal adversaire de Fabio Quartararo pour le titre mondial, ils partagent surtout leurs vies au sein de l’académie créée et toujours animée par Valentino Rossi. Aux essais, on a ainsi pu voir Marini être «aux ordres» de son copain. Mais au moment des qualifications, c’était chacun pour soi.

Marco Bezzecchi.

Marco Bezzecchi.

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Et c’est le «rookie», Bezzecchi, qui a eu le dernier mot: «Quand nous sommes arrivés dans le parc fermé, la première chose que Marco m’a dit, c’était «Je t’ai battu!, raconte Bagnaia. Entre nous, chaque jour qui passe est un défi, que ce soit en salle de gymnastique ou sur n’importe quelle machine à l’entraînement. On se taquine toujours sur celui des deux qui sera le meilleur et aujourd’hui, ce fut lui. Je suis content pour «Bez» et pour son équipe, tous les deux méritent ce résultat. La VR46, c’est notre famille.»

Quartararo: «Un seul endroit» 

Fabio Quartararo a encore sorti le très grand jeu pour s’immiscer dans le peloton des Ducati (six dans le top 7, seule la Yamaha du champion du monde s’intercale, en quatrième position). La course, comme toujours, se jouera pour lui au départ: plus il y aura de Desmosedici devant lui à la fin du premier tour, plus ce sera compliqué pour le Français.

Fabio Quartararo.

Fabio Quartararo.

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Qui a pourtant, si c’est sec, un rythme qui inquiète ses concurrents montés sur les machines italiennes. «J’ai donné le maximum, j’étais à la limite en plusieurs endroits, mais c’est la seule solution, parce que je perds énormément de temps dans les deux lignes droites», explique Quartararo, qu’on a d’ailleurs surpris très marqué par l’effort, à la fois physique et psychologique consenti dans cette recherche du meilleur temps.

Problème: où dépasser ces diablesses de Ducati? «Dans l’ultime virage (ndlr: là où le Français avait échoué face à Marc Márquez en 2019, dans ce qui aurait alors été sa première victoire en MotoGP), c’est le seul endroit où je pourrais tenter quelque chose.»  

La phrase du jour

«Je ne regarde même pas la météo: ils annoncent de la pluie pour les cinq prochains mois! Du coup, je vais m’adapter»

Johann Zarco, qui avait été impressionnant lors des essais libres, s’élancera de la deuxième ligne (5e temps). Et la question était: «As-tu regardé la météo pour demain ?» 

Marc Márquez en voulait plus

8e sur la grille de départ après avoir dû passer par la première phase des qualifications, Marc Márquez n’a peut-être pas dit son dernier mot: «Le résultat final est un peu moins bon que ce que j’attendais, mais je retiens les choses positives: depuis le début du week-end, je suis capable de rouler comme je le désire, donc de pousser ma Honda dans ses derniers retranchements. J’ai connu une très chaude alerte dans mon meilleur tour, mais nous savons pourquoi et nous savons comment régler le problème. La course de demain (ndlr: dimanche) sera intéressante, je dois réussir un bon départ pour gagner le plus de positions possibles, parce que mon rythme est bon. Cela dit, ça ne sera pas facile de dépasser.»

Rappelons que l’octuple champion du monde a remporté les deux seuls GP de Thaïlande de l’Histoire. En 2018, il avait battu Andrea Dovizioso (alors sur Ducati) de 115 millièmes en le passant dans le dernier virage, l’année suivante, il avait eu le dernier mot face à Fabio Quartararo pour 171 millièmes en ce même endroit; ce succès lui avait permis d’assurer mathématiquement son huitième titre mondial. 

Petrucci: dernier, mais si heureux!

C’est «la» belle histoire de la semaine: Danilo Petrucci a été appelé par Suzuki dimanche dernier, alors qu’il jouait le titre de champion US Superbike (bataille perdue face à Jake Gagné), pour remplacer Joan Mir, pas encore totalement remis. «Je pensais être encore plus lent! C’est la première fois que je pilote une moto japonaise, c’est très différent de ce que j’ai connu en MotoGP (ndlr: Ducati, puis KTM). Malheureusement, je n’ai pas assez d’argent, car j’aurais très envie d’acheter cette GSX-R», rigole l’Italien.

Danilo Petrucci.

Danilo Petrucci.

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Qui a commencé son année de «retraité» en participant au Rallye Dakar (une victoire d’étape à la clef), avant de partir aux Etats-Unis: «Ma moto du Dakar, j’ai pu l’acquérir, parce qu’elle ne coûtait que 15'000 euros. Malheureusement, une MotoGP, c’est un peu plus cher. Mais peu importe: cette semaine, et certainement la semaine prochaine encore, je suis l’un des hommes les plus heureux sur cette planète.»

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