TennisL’exemption de Djokovic, entre indignation et lueur d’espoir
Novak Djokovic jouera bien l’Open d’Australie. Non-vacciné, il a obtenu une exemption médicale pour peut-être obtenir son 21e titre de Grand Chelem à Melbourne. Sur la Toile et dans les journaux, le ton monte.
Novak Djokovic participera bien à l’Open d’Australie.
AFPCertains le voient comme une victoire de Djokovic sur le gouvernement australien, d’autres parlent plutôt d’un traitement de faveur sorti de nulle part. L’exemption médicale qui permet au joueur serbe de disputer l’Open d’Australie a fait couler beaucoup d’encre.
Plus que le joueur, c’est véritablement la personne et ce qu’elle représente qui dérange une frange de la population. Novak Djokovic ne l’a jamais caché: il n’est pas favorable aux vaccins et dit préférer les «solutions naturelles». Le média britannique «The Guardian» rappelle que le tennisman est très versé dans la médecine alternative. Il fréquente Semir Osmanagic, qui parle de structures humaines pourvues de pouvoirs magiques de guérison. Il compte plusieurs soutiens, dont le politicien français Florian Philippot.
Sur Twitter, le joueur serbe est érigé comme un «résistant». Il est vu comme quelqu’un plus grand que le système, plus intelligent que la vaste majorité de la population. Comme d’habitude, les internautes sont virulents et le point Godwin est très rapidement atteint. Pour un peu calmer le jeu, le patron du tennis australien a demandé au joueur serbe d’expliquer les raisons de son exemption au public. Il espère ainsi prouver que le sésame est totalement justifié, pour clore les débats déjà bien entamés sur le favoritisme présumé de champion.
Le journal «L’Equipe» a établi la liste des catégories qui permettent l’exemption médicale.
Avoir été victime au cours des trois derniers mois d’une maladie cardiaque inflammatoire.
Être victime d’une affection médicale aiguë grave.
Avoir été positif au Covid depuis le 1er août 2021.
Avoir subi des conséquences physiques graves suite à une dose précédente.
Si la personne vaccinée présente un risque pour elle-même ou pour d’autres au cours du processus de vaccination.
Car d’autres joueurs ont tenté d’obtenir l’autorisation de jouer malgré les règles en vigueur. C’est par exemple le cas de Pierre-Hugues Herbert, qui ne prendra pas part au tournoi. Jamie Murray, multiple champion en doubles, affirme que «si c’est moi qui n’avais pas été vacciné, je ne pense pas que j’aurais obtenu une exemption.»
Nos confrères de Watson parlent d’une erreur politique. Christian Despont écrit: «Politiquement, le passe-droit accordé à une star du sport est une gaffe majeure.» Le chapitre est cependant loin d’être totalement terminé, puisque le gouvernement australien s’invite dans la danse.