Jura bernoisLe tir du loup ordonné par les autorités
Après Neuchâtel, c’est Berne qui met en joue un prédateur isolé, 36 animaux de rente ayant été tués.
- par
- Vincent Donzé
Le canton de Berne n’a pas seulement autorisé, il a ordonné le tir d’un loup dans le Jura bernois! Motif: 36 animaux de rente ont été tués dans cette région entre le 28 juillet et le 14 octobre derniers. Or, les traces de morsure et les analyses ADN montrent que certains moutons, chèvres ou veaux ont été victimes d’un loup.
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«Hormis trois chèvres tuées le 15 septembre à Roches, les animaux concernés n’étaient pas suffisamment protégés», relève la Direction cantonale de l’économie, de l’énergie et de l’environnement. De fait, les autorités ont fait savoir le 5 octobre dernier que les conditions légales n’étaient pas réunies pour ordonner le tir d’un loup par les garde-faune.
Depuis son retour
Ce qui a été pris en compte, c’est qu’avant la série d’attaques mortelles de cette année, le loup n’avait pas causé de dégâts dans les communes concernées depuis son retour en Suisse en 1995. C’est pourquoi l’Office fédéral de l’environnement considère désormais que les animaux non protégés rentrent eux aussi dans le contingent de tir. «Les conditions légales à réunir viennent de changer pour le Jura bernois», résument les autorités cantonales.
Lundi dernier à Sorvilier, une attaque a été signalée sur un veau limousin de 40 kilos. «Un veau comme celui-ci pèse environ 40 kilos à la naissance. Théoriquement, il devait y avoir au moins deux loups sur cette carcasse», estime l’éleveur Ronald Sommer, secrétaire général de l’Association suisse pour la protection des territoires contre les grands prédateurs.
Périmètre de tir
Étant donné le grand nombre d’animaux tués par le loup, il est possible d’ordonner un tir d’un prédateur isolé dans un périmètre limité aux communes de Corgémont, Cormoret, Court, Courtelary, Orvin, Perrefitte, Roches, Renan et Saicourt. «Si le loup tue un autre animal dans une commune limitrophe, le périmètre de tir sera étendu à cette commune», précisent les autorités.
«Si les prochains dégâts sont commis dans une autre commune, faudra-t-il formuler une nouvelle demande? Pourquoi ne pas autoriser le tir dans l’ensemble du Jura bernois?», s’interroge Ronald Sommer, établi à Petit-Val, une commune qui ne figure pas sur la liste établie.
Sur ses cadavres
Le tir du loup est autorisé uniquement là où des moutons ou des chèvres sont présents ou si le loup revient auprès du cadavre de l’animal tué. «Le but est d’éviter de se tromper de cible sachant que le site peut être fréquenté par plusieurs loups», est-il précisé. Ronald Sommer acquiesce: «Un loup revient souvent sur ses cadavres», dit-il.
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La validité de l’autorisation de tir vaut jusqu’au 24 décembre prochain. La décision peut être contestée par les associations qualifiées pour recourir, mais les éventuels recours sont dépourvus d’effet suspensif. Côté neuchâtelois, un loup a été abattu en moins de 24 heures.