LibanIl menace de brûler une banque pour récupérer son épargne
Un homme armé retient les employés d’une banque de Beyrouth pour réclamer son épargne de plus de 200’000 dollars, afin de payer des frais de santé de son père.
À Beyrouth, l’agence de la Federal Bank, proche de la très commerçante rue Hamra, était, en début d’après-midi, entourée d’un imposant cordon de sécurité. Un usager en colère «est entré avec un fusil de chasse et des matériaux inflammables, menaçant les employés pour qu’ils lui donnent son épargne», a expliqué un membre des forces d’intervention libanaises. Une autre source a précisé que le quadragénaire avait «répandu de l’essence, fermé la porte de la banque et retenait les employés en otage».
Selon l’agence d’information libanaise NNA, l’homme a «menacé de s’immoler par le feu et de tuer tout le monde en braquant son pistolet sur la tête du directeur d’agence». L’agence ajoute qu’il a déclaré avoir pris d’assaut la banque parce que son père «a été admis à l’hôpital, il y a quelque temps, pour une opération, et ne pouvait pas la payer».
Cinq mille dollars pour payer les frais d’hôpital
Le frère de l’assaillant était sur les lieux. «Mon frère a 210’000 dollars en banque et veut obtenir seulement 5000 dollars pour payer les factures d’hôpital», a-t-il déclaré aux journalistes, ajoutant qu’il se rendrait dès qu’il aurait son argent. D’après lui, son frère s’est emparé d’une arme «à la banque et ne l’avait pas apportée». «Peu importe s’il va en prison, l’important est qu’on soulage notre détresse financière…»
Une vidéo mise en ligne montre deux négociateurs qui réclament à l’assaillant de libérer deux clients. Brandissant son arme et une cigarette, il a ensuite libéré un otage, selon un correspondant de l’AFP sur place, alors que des dizaines de passants et de proches des otages se rassemblaient à la banque.
Crise sans précédent
Depuis 2019, le Liban traverse l’une des pires crises socioéconomiques dans l’histoire du monde depuis 1850, selon la Banque mondiale. La monnaie nationale a perdu plus de 90% de sa valeur et environ 80% de la population a plongé dans la pauvreté, notamment du fait des restrictions bancaires draconiennes, qui les empêchent d’avoir librement accès à leur argent. Régulièrement, des incidents violents éclatent entre employés de banque et épargnants excédés.