FootballPour Sion, il faut maintenant conclure mais comment?
Avec la réception du FC Lucerne, le club valaisan dispose ce mercredi d’une première balle de maintien qu’il entend transformer. Le rendez-vous de Tourbillon s’apparente à une finale de championnat.
- par
- Nicolas Jacquier
Sion n’a plus disputé de finale de Coupe de Suisse depuis celle de 2017 qui l’avait vu abandonner son statut d’invincibilité. À Genève, les Valaisans avaient nettement perdu contre Bâle (0-3) ce qui était jusque-là «leur» trophée, auquel ils étaient systématiquement abonnés avec un impressionnant 13/13 avant de devoir lâcher l’objet de leurs dévotions.
Malheureux depuis dans ce qui avait longtemps été sa compétition favorite, le club de Tourbillon s’apprête pourtant à disputer contre Lucerne ce qui a tout lieu d’être une nouvelle finale, mais de championnat cette fois-ci.
Les données sont simples: en s’imposant ce mercredi soir, les protégés de Paolo Tramezzani valideraient leur présence en Super League la saison prochaine. Tout autre résultat, a fortiori une défaite, prolongerait le suspense tout en relançant la bataille pour le maintien.
En Valais, il n’y a plus lieu de tortiller ni de trop réfléchir. «Ce match, explique Christophe Moulin, Sion doit le jouer pour le gagner. Se contenter d’un nul pourrait être trop dangereux même si, au vu de l’évolution de la rencontre, un point pourrait aussi être satisfaisant.»
La méthode Tramezzani
Le Valaisan connaît bien l’ambiance présidant à ces matches particuliers. L’ancien coach de Tourbillon avait gagné la finale de 2006 (5-3 tab, 1-1 ap contre YB), alors que Sion, évoluant à l’époque en Challenge League, n’avait pas encore composté son billet de promotion.
Gagner peut-être, mais en s’y prenant comment? Observateur attentif, Johann Lonfat s’interroge sur la capacité des joueurs sédunois à pouvoir (vouloir?) emballer le match, ce que ceux-ci n’ont jamais vraiment su faire à domicile où l’équipe reste sur quatre échecs. «Je serai surpris de les voir conquérant et entamer le match tambour battant, convient l’ancien international. Leur méthode, c’est la méthode Tramezzani, c’est-à-dire faire du Sion, en étant très bas sur le terrain pour essayer de contrer.»
Pour Lonfat, la marge de manœuvre du pensionnaire de Tourbillon demeure étroite. «Sion n’a pas l’équipe pour imposer son jeu, déplore le consultant de blue Sports. Mais on peut gagner de différentes manières. Je vois davantage Sion l’emporter en étant minimaliste qu’en affichant du panache.»
Ce qu’il leur reste à jouer
FC Sion (7e, 37 points): reçoit Lucerne, va à Lausanne, reçoit Servette.
Grasshopper (8e, 36 points): va à Bâle, reçoit Saint-Gall, va à Berne.
Lucerne (9e, 33 points): va à Sion, reçoit Young Boys, va à Zurich.
Les Valaisans oseront-ils s’affranchir de la pression et prendre quelques risques supplémentaires? Christophe Moulin validerait volontiers cette thèse-là. «Sion doit s’en sortir avec le jeu, pas en calculant, estime-t-il. Il y a suffisamment de joueurs d’expérience dans cette équipe pour ne pas être crispé par l’enjeu. Si tu te mets à calculer, tu finis toujours par en payer le prix.»
Le poids du public
Pour son ancien entraîneur, Sion devra profiter du public (plus de 10’000 spectateurs espérés) pour «emballer le match».
Si un résultat nul ne serait sans doute pas catastrophique, compte tenu d’un calendrier valaisan plutôt favorable (avec Lausanne et Servette au programme des deux dernières journées), une défaite le serait bien davantage. «Si Sion devait laisser filer sa chance, conclut Christophe Moulin, ça peut vite partir en vrille.»
Pour le FC Sion, mieux vaudrait donc conclure ce mercredi soir déjà. On verra dans quelques heures de quelle manière…