Logement - Près de 2200 personnes sont sans-abri en Suisse

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LogementPrès de 2200 personnes sont sans-abri en Suisse

Une étude sur le sans-abrisme révèle le nombre de personnes sans domicile en Suisse. Quelque 8000 personnes sont en outre menacées de perdre leur logement.

Des personnes vivant dans un centre prévu pour les sans-abri.

Des personnes vivant dans un centre prévu pour les sans-abri.

Office fédéral du logement

Il y aurait en Suisse près de 2200 personnes sans domicile, selon une étude sur le sans-abrisme, réalisée par la Haute École de travail social de la HES du nord-ouest de la Suisse, sur mandat de l’Office fédéral du logement (OFL). De plus, quelque 8000 personnes risquent de perdre leur logement.

Le sans-abrisme touche principalement les grandes villes et agglomérations, tandis que la menace de perdre son logement est également présente dans les communes qui ont une fonction de centre dans les zones rurales, relève l’étude. La proportion de localités comptant des SDF est en outre plus élevée en Suisse alémanique qu’en Suisse romande et au Tessin, souligne-t-elle. «La surconsommation, l’endettement et les problèmes de drogue ont souvent été avancés comme étant à l’origine de cette situation, aux côtés de facteurs sociaux et en lien avec la migration», précise le rapport.

Pas de système d’aide global

Interrogés, les cantons et les communes reconnaissent que la lutte contre le sans-abrisme et sa prévention relèvent des pouvoirs publics. Mais leur réponse à cette problématique est très variable, notamment parce que le dossier est attribué à différents départements selon le canton ou la commune. Il est rare qu’un système d’aide global soit mis en place, relève ainsi l’étude qui a sondé 616 communes de 22 cantons, soit 28% des municipalités de Suisse.

De nombreux experts considèrent que la problématique est étroitement liée à l’aide sociale, raison pour laquelle les sans-abri sont principalement pris en charge par des structures d’aide sociale et des services d’urgence. L’approche atteint toutefois ses limites lorsque les personnes ne remplissent pas les critères d’admission à l’aide sociale ou n’y font pas recours, souligne le rapport.

Le sans-abrisme a été peu étudié en Suisse, concluent les auteurs de l’étude, d’où la méconnaissance de l’ampleur et de la structure du phénomène et des étapes qui y mènent. Ils recommandent du coup d’améliorer les données et le monitoring, de recenser et de définir plus clairement le phénomène sous ses diverses formes et de créer un cadre de référence national. Ils suggèrent en outre d’accroître la collaboration à tous les niveaux et d’envisager une stratégie d’approvisionnement en logements, afin que les personnes sans domicile puissent plus facilement accéder durablement à un logement.

(cht)

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