Conflit ukrainien - «La Suisse n’est pas en guerre contre la Russie!»

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Conflit ukrainien«La Suisse n’est pas en guerre contre la Russie!»

Au Conseil national, le président de la Confédération a répondu indirectement à Christoph Blocher qui estime, lui, que la Suisse «est en guerre» à cause des sanctions économiques.

Eric Felley
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Eric Felley
En répondant aux questions des parlementaires ce lundi, Ignazio Cassis estime que la neutralité suisse n’est pas compromise.

En répondant aux questions des parlementaires ce lundi, Ignazio Cassis estime que la neutralité suisse n’est pas compromise.

Service du Parlement 3003 Berne

La Suisse «est en guerre», a déclaré dans la presse alémanique l’ancien conseiller fédéral Christoph Blocher, pour avoir repris les sanctions européennes contre la Russie lundi dernier. Depuis la Russie a placé la Suisse sur une liste de 45 pays considérés comme «hostiles». Au Conseil national ce lundi, c’est l’écologiste bâloise Sibel Arslan (Vert.e.s/BS), qui a demandé directement à Ignazio Cassis ce qu’il pensait de l’affirmation du tribun de l’UDC zurichoise: «Je peux vous garantir, a-t-il affirmé sans hésiter, que la Suisse n’est pas en guerre contre la Russie! Un état est en guerre lorsqu’il y a une action armée. La Suisse reste neutre».

La Suisse «ennemie»?

Sa réponse a fait réagir le chef du groupe UDC, Thomas Aeschi (UDC/ZG), qui a fait monter les enchères en parlant d’une Suisse qui serait devenue une «ennemie» de la Russie à cause de la politique du Conseil fédéral. Ignazio Cassis ne s’est pas laissé intimider. Selon lui «La neutralité de la Suisse n’est pas compromise», comme il l’a répété plusieurs fois lundi après-midi. Il a rappelé que la décision du Conseil fédéral avait été «délicate», mais qu’elle avait été prise après «un examen attentif» de la situation. Enfin le Conseil fédéral s’engage encore et toujours pour «une solution diplomatique» à ce conflit.

Une task force avant Noël déjà

Ignazio cassis a aussi précisé que le DFAE avait déjà mis en place une task force avant Noël déjà, lorsque les premières troupes russes ont commencé à se tenir près de la frontière ukrainienne. Cette task force, sous la responsabilité du DFAE, collabore avec les autres départements notamment pour les questions liées aux réfugiés. Elle analyse jour après jour l’évolution du conflit et ses conséquences, notamment sur la question nucléaire: «Le Conseil fédéral y voit une évolution inquiétante et un développement imprévisible», a reconnu le président de la Confédération.

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