Rachat de TwitterElon Musk répond au patron de Twitter par un émoji en forme de crotte
Le PDG de Twitter s’est lancé dans une longue explication sur les faux comptes présents sur le réseau social, sur lesquels Elon Musk a émis des critiques.
Le patron de Twitter, Parag Agrawal, s’est fendu lundi sur le réseau social d’une longue explication sur les mesures prises pour lutter contre les faux comptes après des critiques émises par Elon Musk, qui y a répondu par un émoji en forme de crotte.
Le fantasque entrepreneur, qui s’est mis en tête de racheter Twitter et a déposé une offre à 44 milliards de dollars (une somme équivalente en francs suisses) fin avril, a semé la confusion sur ses intentions la semaine dernière, affirmant un temps que l’opération était en suspens en raison de ses doutes sur la proportion réelle de spams et de faux comptes sur la plateforme. Il a renchéri sur le sujet ce week-end.
En réponse aux contestations d’Elon Musk, le directeur général de Twitter est monté au créneau. «Tout d’abord, permettez-moi d’énoncer l’évidence: les spams nuisent à l’expérience de vraies personnes sur Twitter, et peuvent donc nuire à notre entreprise», a souligné Parag Agrawal. Le réseau social est donc «fortement incité à détecter et à supprimer autant de spams que possible» et «quiconque suggère le contraire a tout simplement tort».
«Question fondamentale»
Le groupe suspend chaque jour plus d’un demi-million de faux comptes et chaque semaine plusieurs millions d’utilisateurs ne répondant pas à certaines procédures de vérification, a-t-il assuré, tout en reconnaissant qu’il était parfois compliqué de distinguer les comptes légitimes des autres.
Quand Twitter affirme que la proportion de faux comptes est nettement inférieure à 5%, c’est sur la base de données internes. «Nous avons partagé un aperçu du processus d’estimation avec Elon (Musk) il y a une semaine et sommes impatients de poursuivre la conversation avec lui et avec vous tous», conclut Parag Agrawal.
Elon Musk a répondu à ce fil d’une quinzaine de tweets par plusieurs messages, dont un simple émoji représentant un étron affublé d’un sourire. Il s’est aussi interrogé: «Comment les annonceurs peuvent savoir alors ce pourquoi ils paient vraiment? C’est une question fondamentale pour la santé financière de Twitter».
Depuis qu’il a déposé son offre de rachat, acceptée par le conseil d’administration du réseau social, Elon Musk a affiché sa volonté d’en faire un bastion de la liberté d’expression. Il a aussi promis de débarrasser Twitter des spams, de mieux authentifier les utilisateurs et de renforcer la transparence, sans préciser comment il comptait s’y prendre.
Intervenant par vidéo lors d’une conférence lundi, Elon Musk a estimé que les faux comptes représentaient au moins 20% des utilisateurs de Twitter, selon l’agence Bloomberg présente à cet événement. Alors que l’action du réseau social a beaucoup baissé après le bond qui avait suivi son offre, l’entrepreneur a aussi évoqué la possibilité de renégocier l’accord à un prix moins élevé.
Pour Dan Ives, analyste de la société Wedbush, Elon Musk semble «commencer à hésiter» face à la chute de l’action de Twitter, la tendance à la morosité sur les marchés financiers et d’autres éléments du financement de l’accord, dont une partie est adossée aux actions de son entreprise Tesla. Il utilise probablement l’histoire des spams, qui existe depuis longtemps, «comme un bouc émissaire pour demander à faire baisser le prix», avance-t-il dans une note aux investisseurs.