Obésité: une étude confirme l’efficacité d’un nouveau traitement

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SantéUne étude confirme l’efficacité d’un nouveau traitement contre l’obésité

Le labo américain Eli Lilly a publié jeudi les résultats d’un essai clinique prouvant que sa molécule tirzepatide, autorisée pour l’heure juste pour les diabétiques, aide à perdre du poids.

Les personnes ayant reçu le plus haut dosage ont en moyenne perdu 15,6 kilos sur environ un an et demi (72 semaines).

Les personnes ayant reçu le plus haut dosage ont en moyenne perdu 15,6 kilos sur environ un an et demi (72 semaines).

Photo d’illustration/Getty Images/iStockphoto

Le groupe pharmaceutique américain Eli Lilly a publié jeudi les résultats d’un nouvel essai clinique confirmant que sa molécule tirzepatide, pour le moment approuvée aux États-Unis contre le diabète uniquement, aidait à la perte de poids. Ces résultats ouvrent la voie à une possible autorisation prochaine de ce médicament par l’Agence américaine des médicaments (FDA) pour les personnes obèses spécifiquement.

L’étude a été menée sur un peu plus de 900 participants en surpoids ou obèses et atteints de diabète de type 2 (le plus courant). Le médicament se prend une fois par semaine sous la forme d’une injection. Les personnes ayant reçu le plus haut dosage ont en moyenne perdu 15,6 kilos (réduction de masse corporelle de 15,7%) sur environ un an et demi (72 semaines).

Demande d’autorisation en vue auprès de la FDA

Les effets secondaires étaient généralement des problèmes gastro-intestinaux (nausée, diarrhée, vomissements…). Grâce à ces résultats, Eli Lilly prévoit de finaliser sa demande d’autorisation pour les patients obèses ou en surpoids «dans les prochaines semaines», et «s’attend à une action réglementaire dès la fin 2023».

Un premier essai clinique, dont les résultats avaient été publiés dans une revue scientifique en juin 2021 et qui portaient cette fois sur des personnes obèses ou en surpoids mais ne souffrant pas de diabète, avait démontré une perte de poids encore plus importante, de l’ordre de 21%.

La tirzepatide est déjà commercialisée aux États-Unis sous le nom de Mounjaro pour les personnes atteintes de diabète de type 2.

La tirzepatide est déjà commercialisée aux États-Unis sous le nom de Mounjaro pour les personnes atteintes de diabète de type 2.

REUTERS

Un véritable espoir dans un pays où 40% des adultes sont obèses

La tirzepatide imite une hormone gastro-intestinale (GLP-1) qui active des récepteurs dans le cerveau jouant un rôle dans la régulation de l’appétit. Elle est déjà commercialisée sous le nom de Mounjaro pour les personnes souffrant de diabète de type 2. Mais certains médecins américains la prescrivent déjà hors de son autorisation de mise sur le marché aux personnes souhaitant perdre du poids, même si elles n’ont pas de diabète.

Aux États-Unis, environ 40% des adultes souffrent d’obésité. Les traitements utilisant des analogues du GLP-1 représentent donc pour beaucoup de spécialistes un véritable espoir, car ils entraînent des pertes de poids bien plus importantes que les médicaments disponibles jusqu’à présent.

Un enjeu commercial pour plusieurs laboratoires

Il s’agit d’un enjeu commercial considérable pour les entreprises pharmaceutiques: selon Morgan Stanley, le marché mondial des traitements contre l’obésité pourrait représenter 54 milliards de dollars d’ici 2030.

Le laboratoire Novo Nordisk commercialise déjà aux États-Unis un nouveau traitement de ce type, appelé Wegovy, et autorisé par la FDA contre l’obésité depuis juin 2021. Son pendant autorisé contre le diabète, appelé Ozempic et utilisant la même molécule (semaglutide), a récemment connu des ruptures de stocks périodiques, après avoir fait fureur sur les réseaux sociaux pour ses propriétés amaigrissantes.

Aux États-Unis, il existe en outre un problème d’accès à ces nouveaux médicaments très onéreux (autour de 1000 dollars par mois), ceux-ci n’étant fréquemment pas remboursés par les assurances santé. Ils doivent être pris sur le très long terme, au risque de reprendre du poids lorsque le traitement est arrêté.

Un traitement similaire existe en Suisse

En Suisse, le Saxenda, un traitement basé sur le liraglutide, une molécule qui imite elle aussi l’hormone GLP-1, est autorisé pour le traitement de l’obésité depuis 2017. Produit par Novo Nordisk, il est prescrit uniquement par les diabétologues à des patients présentant un indice de masse corporelle de 30 ou plus, ou de 27 associé avec du diabète, de l’hypertension ou un taux de graisses dans le sang élevé. Une demande écrite doit être faite auprès de l’assurance-maladie pour la prise en charge. Contrairement au médicament d’Eli Lilly, le Saxenda s’injecte quotidiennement sous la peau. egr

(AFP)

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