Formule 1: Terrible suspense… derrière Max Verstappen!

Avant ce dernier Grand Prix de la saison, Carlos Sainz occupait la 4^e place du championnat, avec 200 points, à égalité avec Fernando Alonso (200 points aussi, mais sans la victoire de Carlos Sainz à Singapour, ce qui plaçait ce dernier devant Fernando Alonso à la qualité des résultats). Derrière, Lando Norris (195 points) et Charles Leclerc (188 points) étaient tout proches au classement. Entre ces quatre pilotes, tout se jouait donc lors de ce dernier week-end de l’année. Et ce fut chaud.

En terminant 2^e, Charles Leclerc bondit à 206 points, à égalité parfaite avec Fernando Alonso. Tous deux comptent une 2^e place, mais l’Espagnol l’a réussi à Monaco, trois Grands Prix plus tôt que Charles Leclerc (c’était en Autriche). Fernando Alonso termine donc 4^e du championnat, devant Charles Leclerc et Lando Norris.

Carlos Sainz, lui, a perdu trois places d’un coup au terme de cette dernière course. Son week-end a été catastrophique, avec une sortie de piste violente le vendredi, une qualification calamiteuse le samedi (16^e sur la grille, éliminé en Q1) et une stratégie nullissime le dimanche. L’Espagnol est parti en pneus durs et a remis les mêmes au moment de son premier changement (tous les pilotes se sont finalement arrêtés deux fois durant cette course).

Il était donc obligé de stopper une deuxième fois pour monter des pneus tendres ou médiums (chaque pilote est obligé de rouler avec deux mélanges différents pendant un Grand Prix), mais il ne l’a fait qu’au dernier tour, après avoir perdu beaucoup de places à force de rouler avec des gommes dégradées… Il termine donc 18^e sur 20. Difficile de faire pire!

Ferrari s’est carrément pris les pieds dans le tapis de la stratégie, la 2^e place de Charles Leclerc montrant que la voiture aurait dû amener Sainz à marquer les trois points qui ont manqué à la Scuderia pour terminer vice-championne du monde. Titre qui revient donc à Mercedes.

Après la course, Charles Leclerc était effondré: «Je savais que nous n’avions pas la voiture pour gagner, notre seul but aujourd’hui (ndlr: dimanche) était de terminer 2^e du championnat, et on n’y est même pas arrivés… lâchait-il, désabusé. J’ai tout tenté, y compris laisser Sergio Pérez me passer à la fin pour qu’il ait cinq secondes d’avance devant George (ndlr: Russell) et qu’il finisse 3^e (ndlr: pour compenser la pénalité de 5 secondes infligée à Sergio Perez, ce qui aurait suffi pour que Ferrari soit vice-champion). Mais ça n’a pas marché.»

George Russell, 3^e, avait remarqué la manœuvre de Charles Leclerc. «C’était bien tenté de la part de Charles et j’ai eu peur qu’il me ralentisse à l’excès dans le dernier tour, raconte le pilote Mercedes. Je dois reconnaître qu’il ne l’a pas fait, qu’il a été très fair-play. Merci à lui.» Au dernier tour, si Charles Leclerc avait subtilement ralenti de plus d’une seconde dans le dernier secteur du circuit, où les dépassements sont impossibles, sa manœuvre aurait pu permettre à Ferrari de décrocher cette fameuse 2^e place. Le Monégasque n’a pas voulu user d’un tel artifice peu sportif, honneur à lui.

En remportant le Grand Prix d’Abu Dhabi, Max Verstappen signait sa 19^e victoire de la saison (nouveau record), bouclait son… 1000^e tour en tête d’une course au cours de la même saison (nouveau record), et montait son nombre de victoires à 54. À ce classement des victoires, il pointe désormais à la 3^e place derrière Lewis Hamilton (103 victoires) et Michael Schumacher (91 victoires). Il termine la saison avec 575 points, plus de deux fois plus de points que son plus proche adversaire, Sergio Pérez (285 points), pourtant au volant de la même voiture.

Max Verstappen a remporté son troisième titre mondial consécutif. Bonne nouvelle pour lui: les quatre pilotes qui ont remporté trois titres consécutivement en ont tous remporté un quatrième juste derrière: Juan Manuel Fangio (1954-1957), Michael Schumacher (2000-2004) et Lewis Hamilton (2017-2020). L’histoire semble donc bombarder Max Verstappen au rôle de favori pour le titre 2024…

Pendant la course, les commissaires sportifs ont décidé d’investiguer le cas de Lewis Hamilton, puis de Pierre Gasly, Max Verstappen, les deux pilotes Williams et Zhou Guanyu chez Sauber. Il semble que les commissaires ont noté que les mécaniciens, au cours des changements de pneus de ces pilotes «ne portaient pas l’équipement de protection adéquat».

L’article 34.13 du règlement sportif précise les normes de sécurité que les casques des mécaniciens doivent respecter, ajoutant qu’ils doivent porter des «protections des yeux appropriées». Le problème, c’est que le Grand Prix d’Abu Dhabi débute de jour et se termine de nuit. Pour le coup, les mécaniciens portent des protections solaires sur leurs lunettes. Mais une fois la nuit tombée, certains d’entre eux n’y voyaient plus suffisamment et ont relevé leur visière, laissant leurs yeux sans protection.

À la fin de la course, tous les patrons d’écurie ont été convoqués par les commissaires pour s’expliquer au sujet de cette situation, ce qui n’allait donc avoir aucune conséquence sur le classement du championnat.

C’était la dernière péripétie de cette saison 2023, qui conclut cette dernière chronique «Paddock» lancée en 2018. Joyeuses Fêtes à tous.