Hockey sur glaceLe spectre de la dernière de Bykov à Fribourg a plané
Dimanche, l’acte V entre Fribourg-Gottéron et Lugano aurait pu être le dernier match du numéro 89 à la BCF Arena. De nombreux supporters sont venus à la patinoire avec cette crainte.
- par
- Ruben Steiger - Fribourg
22h10. La sirène finale retentit et la BCF Arena exulte comme rarement elle a exulté. Ce bonheur extrême prouvait à quel point les 9095 spectateurs étaient soulagés par la victoire de Fribourg-Gottéron contre Lugano (1-0), dimanche, lors de l’acte V du quart de finale des play-off de National League entre les deux formations (3-2 dans la série au meilleur des sept matches). Grâce à ce succès, le public fribourgeois est assuré de revoir son équipe au moins une fois.
Mais aussi Andrei Bykov. L’attaquant des Dragons, pas conservé par son club de toujours, prendra sa retraite au terme de la saison. Une défaite dimanche aurait ainsi peut-être été synonyme de dernière danse pour lui dans l’enceinte fribourgeoise. «J’y ai pensé dans la voiture en venant au match», admet Marie-Line, une supportrice de longue date croisée sur le parvis de la BCF Arena.
Elle n’était visiblement pas la seule à avoir pensé à ce scénario. De nombreuses discussions sur le chemin de la patinoire tournaient autour de ce sujet et les maillots floqués du numéro 89 étaient un peu plus présents qu’à l'accoutumée dans les tribunes.
Profiter des derniers moments
Bruno faisait partie des supporters qui portaient un maillot d’Andrei Bykov pour cette rencontre. «Je mets toujours son maillot, sourit-il. Je dois en avoir une bonne quinzaine chez moi. Andrei a toujours été mon joueur préféré. Je ne peux pas m’imaginer qu’il termine sa carrière mardi à Lugano, ce serait trop triste.»
Il a été entendu. Grâce à l’unique réussite de Chris DiDomenico (24e, 1-0) et aux multiples arrêts de Reto Berra, le scénario redouté par la majorité du public a été écarté. Mais pour combien de temps? Car personne n’est dupe à Fribourg. Tout le monde sait que l’histoire commune entre Andrei Bykov et Gottéron va bientôt prendre fin.
Alors il ne reste plus qu’à profiter. Bien qu’il ne soit plus aussi virevoltant et décisif que par le passé, il reste doté d’une mentalité irréprochable. «Il continue à tout donner pour son club, comme il l’a toujours fait», apprécie Kilian.
Des souvenirs différents selon les générations
Dimanche, c’est d’ailleurs lui qui a offert le premier frisson de la rencontre lorsqu’il a trouvé Julien Sprunger au deuxième poteau, dans une action qui rappelait leurs plus belles années.
Les deux hommes se sont une nouvelle fois associés à la 46e minute. Si la connexion n’a pas été couronnée de succès, elle a tout de même dû rappeler quelques souvenirs aux fans des Dragons.
Notamment à Bruno. «Les quelques années où il formait une ligne avec Julien Sprunger et Benjamin Plüss, c’est absolument magique. Je n’oublierai jamais cette saison 2012-2013 où on était si proche de décrocher le titre avec cette qualification en finale.»
«Il me rappelle plutôt les repas de famille, se marre Christelle. À table, mon père raconte les exploits de son père Slava et moi ceux d’Andrei. Les deux sont des légendes de Fribourg-Gottéron. Le nom Bykov est l’un des plus importants de l’histoire de ce club.»
Il est effectivement compliqué de dissocier le père et le fils. «Notre premier souvenir d’Andrei, c’est lorsque Slava l’a fait entrer sur la glace lors de son match d’adieu», glissent Marie-Line et Stéphane.
Le rêve d’une sortie par la grande porte
Vous l’aurez compris, difficile pour le public fribourgeois de se mettre d’accord sur le meilleur souvenir concernant Andrei Bykov. Peut-être parce que tout le monde à Fribourg n’attend qu’une seule chose, qu’il termine son aventure avec les Dragons sur un titre de champion de Suisse. Le premier de l’histoire du club.
La banderole «offrez le titre à Andrei», placée à l’extérieur de la BCF Arena, là où les joueurs entrent pour aller au vestiaire, depuis le début des play-off est là pour le prouver. Tout un canton rêve d’une sortie par la grande porte.