Parcours universitaireLes ennuis de Valérie Dittli se corsent
L’alliance bourgeoise continue de soutenir sa ministre des Finances, mais elle doit faire face à de nouvelles imprécisions concernant son parcours universitaire.


Valérie Dittli, un début de mandat agité pour la nouvelle élue du Centre.
Odile Meylan/24 heures«Le parti réitère son soutien total et sans équivoque à Mme Valérie Dittli. Ses explications sont claires et ne laissent pas planer l’ombre d’un doute sur sa légitimité à présider le parti entre 2020 et 2022, puis à officier en tant que ministre des Finances et de l’Agriculture». Dans un communiqué publié mardi, Le Centre Vaud a pris position en faveur de sa ministre élue au Conseil d’État vaudois en avril 2022.
Vendredi dernier, la RTS révélait que la ministre des Finances vaudoise avait gardé ses papiers dans le canton de Zoug durant ses années d’études à Lausanne. En 2021, elle les avait placés à Lausanne lors de sa candidature à la ville. Peu après, elle les avait remis à Zoug. Enfin, en janvier 2022, elle les avait redéplacés à Lausanne, dans le cadre de sa candidature au gouvernement vaudois. D’aucuns ont qualifié cette attitude de «tourisme fiscal» avec à la clef plusieurs milliers de francs d’économie d’impôts. La Jeunesse socialiste vaudoise réclame même sa démission.
Expertise indépendante
L’intéressée a décidé de mandater un expert fiscal indépendant pour analyser cette situation et Le Centre s’en réjouit: «Le parti salue la transparence dont elle fait preuve (…) L’intégrité de Valérie Dittli étant reconnue au sein du parti, nous sommes convaincus que si des erreurs d’appréciation devaient être avérées, elle les corrigera sans délai».
Mardi, l’affaire a rebondi au Grand Conseil vaudois où le socialiste Romain Pilloud a souhaité également une enquête fiscale: «Il ne s’agit pas d’accuser, mais de comprendre», selon ses propos rapportés par «20 minutes». La droite a défendu sa candidate de l’alliance vaudoise. L’UDC Céline Baux a dénoncé à cette occasion des «attaques politiques d’une bassesse sans nom».
Mystérieux travail pour le FNS
Mais ces attaques ont pris une nouvelle tournure dans des articles publiés mercredi par le «Tages-Anzeiger» et «24 heures». Entre 2016 et 2020, Valérie Dittli a expliqué qu’elle était doctorante à 50% à l’Université de Lausanne, tout en travaillant souvent chez elle à Oberägeri. En même temps, elle travaillait à 50% pour un projet de traduction soutenu par le Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS). Selon les recherches du «Tages-Anzeiger», on ne trouve aucune trace de rémunération de Valérie Dittli au FNS.
Une thèse pas encore publiée
Le quotidien vaudois s’étonne pour sa part du titre de «docteur en droit» qu’affiche la nouvelle ministre des Finances. Selon ses recherches, la Zougoise a bel et bel réussi sa thèse en juillet 2021, mais elle ne l’a pas publiée: «Or, l’attribution du titre de docteur est dans tous les cas liée au dépôt auprès de la BCU d’au moins trois exemplaires de la version ayant fait l’objet de la soutenance.» Sa thèse ne figurant pas dans le catalogue en ligne de la Bibliothèque cantonale universitaire, elle n’est pas autorisée à porter le titre de docteur.
Valérie Dittli n’a pas répondu aux diverses sollicitations des deux médias, réservant ses réponses pour la fin de la semaine.