FootballConstantin: «Je ne vais pas remplir le stade en faisant du beau jeu»
Au moment où le FC Sion a virtuellement assuré son maintien, son boss évoque plusieurs dossiers, dont celui de la prochaine saison. Avant de songer à la manière, il importe selon lui d’engranger d’abord des points.
- par
- Nicolas Jacquier
Alors que le FC Sion traversait une période sportivement délicate avec trois défaites ayant péjoré sa situation au classement, Christian Constantin s’était très peu exprimé. De même le boss de Tourbillon, hormis les félicitations d’usage, n’avait-il pas réagi au départ à l’improviste de Gelson Fernandes, son vice-président, débauché par la FIFA pour y développer le football sur le continent africain.
48 heures après la victoire dominicale des Valaisans au Cornaredo, son président a brisé le silence qu’il s’imposait. L’occasion pour lui d’aborder trois thèmes de nature à influencer l’avenir du club de Tourbillon.
1. Le printemps du FC Sion
«Il y a trop eu à boire et à manger. À Bâle, tout le monde s’était enthousiasmé de la qualité de ce que l’on avait présenté. Contre Zurich ensuite, notre jeu avait aussi été très correct. Un jeu qui a ensuite disparu… La suspension de Paolo Tramezzani a amené de la casse. Son absence au bord de la touche nous a fait mal. Ce qui importe désormais, c’est de conserver l’état d’esprit de Lugano (ndlr: victoire 3-1). Le coach a travaillé sur la mentalité du groupe et cela s’est vu.
Alors que la pression s’éloigne, j’attends les matches qui viennent pour voir ce que cela peut donner en termes de spectacle. Le jugement du classement final est parfois biaisé par la perception que l’on peut en avoir. Cela avait été le cas en 2019 lorsque Sion, en terminant 8e, avait fini à trois points seulement du podium.»
2. Les départs de Massimo Cosentino et Gelson Fernandes
«C’est clairement un échec qui me fait mal. Je tablais sur leur jeunesse pour faire entrer le club dans un nouveau cycle, avec l’arrivée d’une nouvelle génération de dirigeants. J’en suis quitte pour subir les conséquences de leur départ et de la déception engendrée. Je pensais avoir trouvé avec Gelson mon possible successeur. Mais créer de la richesse ou vivre du football, ce n’est pas vraiment la même chose.
Aspiré par la FIFA, Gelson aura un salaire de haut fonctionnaire sans les problèmes d’un dirigeant de club qui doit tenir un budget. Cette saison, la masse salariale du FC Sion a augmenté de 16% alors que ses recettes ont diminué de 33%. La différence est pour ma pomme, j’ai déjà dû mettre pas mal d’argent. Cette saison, j’avais davantage choisi de laisser faire. Or, la seule méthode qui fonctionne, c’est peut-être de faire les choses soi-même! L’ennui, c’est que le profil de dirigeant comme moi n’existe plus. Voilà qui pose la question de la survie du professionnalisme en Valais. Si ce n’est pas moi qui m’en occupe, il n’y en aura plus…»
3. La saison 2022-2023 à Tourbillon
«Ces trois dernières saisons, Zurich n’était jamais très loin du FC Sion, classé chaque fois devant nous. Le titre lui tend les bras aujourd’hui. On peut en déduire qu’il faut parfois peu de choses pour déclencher beaucoup de choses. L’objectif, c’est de repartir sur une nouvelle dynamique en suscitant l’intérêt du public. Il importe de redonner aux gens l’envie de revenir à Tourbillon, et pour cela, leur offrir quelque chose. Cela posé, la priorité, avant le jeu, ce sont les points. Je ne vais pas remplir Tourbillon en faisant du beau jeu si cela ne nous rapporte aucun point. Il faut d’abord acquérir de la régularité. Seuls les résultats permettent de dynamiser la qualité du jeu afin d’améliorer celle-ci. Ce que l’on regarde d’abord, c’est la tabelle. Quand Peter Zeidler était arrivé, je me souviens que notre jeu était tout sauf chatoyant dans les premiers matches. Ce n’est qu’ensuite, les résultats aidant, qu’un déclic s’était produit…
Ce que je souhaite? Moins de fautes dans les conceptions et compositions d’équipe. On en revient sinon toujours au budget. On aimerait vivre comme des grands mais en réalité on a des moyens de petits.»