Football: Sion et Servette encore dos à dos

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FootballSion et Servette encore dos à dos

Troisième derby du Rhône et troisième match nul (2-2). Les Grenat n’arrivent toujours pas à battre les Valaisans.

Daniel Visentini Sion
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Daniel Visentini Sion
Yoan Severin (à g.) et Giovanni Sio sont au duel, personne ne repartira vainqueur.

Yoan Severin (à g.) et Giovanni Sio sont au duel, personne ne repartira vainqueur.

Urs Lindt/freshfocus

Trois jours après son élimination mortifiante en demi-finale de la Coupe face Lugano, Servette avait l’occasion de panser ses douleurs morales et d’oublier la fatigue des 120 minutes disputées en défiant Sion à Tourbillon. Un derby entre Valaisans et Genevois, c’est toujours un moment spécial. Il l’a été. Mais comme les deux fois précédentes, les deux équipes sont reparties dos à dos. Un 2-2 qui a vu Servette prendre l’ascendant, s’égarer ensuite comme d’habitude, pour sauver l’essentiel sur la fin.

Au début, il y avait plus de logique dans les mouvements grenat et c’est presque naturellement que la 23e minute de jeu en a fait la démonstration. Plus précis dans ses placements, Servette a profité d’une bévue de Poha (mauvaise remise), Valls réussissait à transmettre à Pflücke qui centrait aussitôt. Première reprise de Stevanovic du pied sur la latte, deuxième reprise de Stevanovic de la tête sur la latte, troisième reprise de Crivelli au fond des filets sédunois. Une juste récompense.

Avant et après, à la 10e et à la 27e, Kutesa était aussi au tir, croisé, avec deux fois un arrêt de Lindner. Sion n’existait que par à-coups, à l’énergie, sans réel projet de jeu si ce n’est celui de trouver Itaitinga sur le côté droit en espérant quelque chose d’improbable.

Pourtant, avec ce Servette qui sait mieux que personne s’égarer au moment même où il vient de concrétiser sa supériorité, cela a suffi. C’est sur une passe imprécise du Brésilien que le malaise s’est précipité. Et c’est Nicolas Vouilloz qui est impliqué directement. D’abord en se projetant mal vers l’avant pour une interception ratée, ensuite en revenant maladroitement percuter Zagré dans les seize mètres. Le tir du Valaisan était raté, mais la charge du défenseur grenat était sanctionnée d’un penalty, transformé par Grgic. Onze minutes après le but de Crivelli, Servette se tirait tout seul une balle dans le pied, Sion n’avait jusque-là jamais ou presque inquiété Frick. Toute ressemblance avec les cadeaux déjà offerts à Sion le 29 janvier, à la Praille (2-2), n’est peut-être pas fortuite.

En fait, le 4-4-2 désordonné des Valaisans ne trouvait une forme d’existence que dans les fragilités genevoises. Et dans les erreurs qui en découlaient, comme sur l’action du penalty. Servette a beau être supérieur dans tous les domaines à Sion, il n’est toujours pas cette équipe qui impose une maîtrise constante. Ce Servette est plus une somme d’individualités organisées en collectif, qu’un collectif d’individualités. Ici, aucun jugement de valeur, un simple constat. Cela sert autant les Grenat que cela les dessert parfois.

Puisque les Servettiens offrent des cadeaux, craquent si souvent juste après avoir ouvert le score, l’adversaire ne peut que retrouver des couleurs. C’est tout ce qu’attendait Sion. Miraculeusement vainqueurs à Lucerne une semaine plus tôt, les Valaisans se sont pris à y croire. C’est après la pause sur un coup franc, que Servette s’est à nouveau incliné dans la fébrilité d’un placement scabreux. Itaitinga, le meilleur Sédunois, se faufilait entre Severin et Clichy, tous deux spectateurs pour dévier et tromper Frick.

De quoi assommer les Grenat? Même pas. Ce Servette est un animal curieux et c’est précisément ce moment qu’il a choisi pour relever la tête. Rien de magique, mais une volonté. Alors que Crivelli a prolongé un centre de la tête qui rebondissait sur celle de Ziegler, remettant Stevanovic en jeu, celui-ci a fait tout juste: contrôle, frappe placée, 2-2.

Malgré une domination en fin de rencontre, Servette séchera sur sa copie, incapable de battre Sion cette saison. Il lui reste une chance, à domicile, le 13 mai.

Sion - Servette 2-2 (1-1)

Tourbillon, 11’850 spectateurs. Arbitre: S. Wolfensberger.

Buts: 23e Crivelli 0-1, 34e Grgic (pen.) 1-1, 56e Itaitinga 2-1, 69e Stevanovic 2-2.

Sion: Lindner; Lavanchy (80e Cavaré), Schmied, Ziegler, Diouf; Itaintinga (86e Halabaku), Poha, Grgic, Bua (73e Chouareff); Zagré, Sio (80e Araz).

Servette: Frick; Mbabu, Vouilloz, Severin, Clichy (80e Baron); Cognat, Valls; Stevanovic, Kutesa (72e Bedia), Pflücke (72e Touati); Crivelli (78e Fofana).

Avertissements: 33e Vouilloz (jeu dur), 34e Geiger (réclamation), 36e Itaitinga (jeu dur), 44e Lavanchy (jeu dur), 47e Cognat (jeu dur), 83e Stevanovic (jeu dangereux), 92e Grgic (antijeu).

Expulsion: 89e Bettoni (entraîneur du FC Sion, réclamations).

Pas de vainqueur entre Bâle et Zurich

Il n’y a pas eu de vainqueur dans la rencontre de Super League opposant Bâle à Zurich (1-1), samedi après-midi. Si les Zurichois se sont montrés les plus entreprenants en début de rencontre, ouvrant la marque par Sergio Lopez à la 19e minute, Bâle n’a pas trop attendu pour égaliser. C’est en effet sept minutes plus tard (26e) que Cheick Conde a ramené les hôtes à égalité. Les 19’451 spectateurs du Parc Saint-Jacques n’ont, dès lors, plus eu de but à mettre dans leurs souvenirs. Un point chacun, ça ne fait l’affaire de personne. Bâle reste quatrième avec le même nombre de points (35) que Saint-Gall, troisième, et Lugano, cinquième, qui s’affrontent dimanche (14h15) au Tessin. Et Zurich, antépénultième avec 30 points, vit sous la menace de Sion (9e) et Lugano (10e).

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