Rugby: Clément Fromont: «Forcément, on pense à ce bouclier»

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RugbyClément Fromont: «Forcément, on pense à ce bouclier»

L’entraîneur du Servette RC, déjà promu en Fédérale 1, aimerait mener ses joueurs au titre national de Fédérale 2. Début de réponse dimanche contre le Paris Université Club.

Simon Meier
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Simon Meier
Clément Fromont et les Servettiens sont à trois victoires d’un nouveau grand bonheur.

Clément Fromont et les Servettiens sont à trois victoires d’un nouveau grand bonheur.

Alexandre Chac

Le Servette Rugby Club, déjà promu en Fédérale 1 (cinquième échelon hexagonal), n’est plus qu’à trois victoires d’un troisième titre de champion de France – les Grenat avaient déjà soulevé un bouclier en 2015 et 2018. Mais pour entretenir le fantasme, les joueurs de Clément Fromont doivent commencer par battre le Paris Université Club, dimanche en quart de finale à Nuits-Saint-Georges (Côte d’Or). Au pays des grands crus, les Genevois s’attaquent à un gros morceau. Mais leur entraîneur distille un discours à la fois serein et ambitieux.

Comment résumeriez-vous l’état d’esprit, l’état des troupes avant ce quart de finale contre le PUC?

L’état des troupes est bon. Si l’on excepte les quelques blessés de longue durée, tous les petits bobos de ces derniers temps sont soignés. J’ai l’impression que les joueurs ont pris goût à ces finales, ils ont envie de mettre tout ce qu’il leur reste dans le moteur pour prolonger l’aventure et aller le plus loin possible.

«Je ne veux pas que nous nous mettions sous pression. Nous devons aborder ce match avec plaisir, détermination et envie»

Clément Fromont, entraîneur du Servette RC

Après avoir fêté la promotion en Fédérale 1 dès la victoire en 16e de finale contre Orléans, était-il compliqué de remotiver l’équipe ou la perspective d’un titre national a-t-elle suffi?

Après la promotion, les joueurs en ont parlé, ils ont décidé de faire le nécessaire pour aller chercher les petits plus et continuer à avancer. On s’est entraîné dur tout l’hiver, dans le froid et la boue, pour avoir l’occasion de jouer ces matches-là, des finales, quand il fait beau et qu’il y a du monde au stade. Quant à l’idée de soulever un bouclier de champion de France… Il nous reste trois matches pour le faire donc forcément, on y pense - comme les huit équipes encore en lice. On pense à ce qu’il y a au bout, à ce bouclier. Mais on n’oublie pas que nous affrontons le PUC en quart, un gros adversaire qui avait terminé premier de son groupe. Je ne veux pas que nous nous mettions sous pression par rapport à ça. Nous devons aborder ce match avec plaisir, détermination et envie.

Que pouvez-vous nous dire de ce Paris Université Club, un nom historique du rugby français?

La première chose, c’est que nous sommes très contents d’affronter un club prestigieux, qui a évolué au plus haut niveau et possède une vieille et riche histoire, avec son maillot violet. Sur le terrain, aujourd’hui, c’est une équipe qui nous ressemble. Une équipe qui, sans oublier la notion de combat, aime jouer au rugby, créer du mouvement et faire circuler le ballon.

Question subsidiaire mais essentielle: entre le violet du PUC et le grenat de Servette, qui portera ses vraies couleurs dimanche sur le terrain neutre de Nuits-Saint-Georges?

Nous n’en avons pas encore discuté mais c’est une bonne question. Nous emporterons notre deuxième jeu de maillots, le blanc, et nous verrons bien sur place comment nous nous arrangeons.

«Aux yeux de ceux qui connaissent le rugby, Servette fait désormais partie du paysage. Notre travail est salué»

Clément Fromont, entraîneur du Servette RC

Malgré l’objectif immédiat que constituent ces finales, préparez-vous déjà la saison prochaine en Fédérale 1?

Oui, en termes de recrutement, nous avons anticipé depuis des mois et l’effectif est pour ainsi dire quasi bouclé. La question tournera plutôt autour de la date de reprise des entraînements. Nous avions initialement prévu de retrouver les terrains dès le 1er juillet et là, comme nous sommes déjà à la mi-juin, nous allons repousser la date pour accorder aux joueurs des vacances bien méritées.

À force de gravir les échelons du rugby français, le Servette RC a-t-il conquis le respect ou les «petits Suisses» continuent-ils à faire grincer des dents?

Il y a encore des deux. Aux yeux de ceux qui connaissent le rugby, Servette fait désormais partie du paysage. Notre travail est salué, les gens acceptent que nous grandissions. D’un autre côté, le rugby reste un monde conservateur. Donc il y a toujours des gens dans certains stades qui nous disent que nous n’avons rien à faire là. Mais c’est comme ça, cela ne nous perturbe pas, c’est même une motivation supplémentaire.

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