FootballPierluigi Tami soutient Xhaka: «Ces gens-là sont des idiots»
Au lendemain de la défaite 2-1 en République Tchèque, le directeur des équipes nationales a donné son avis sur le commentaire ciblant son capitaine.
- par
- Valentin Schnorhk Prague
L’ASF a voulu éviter le scandale et le débat qui se prolonge. Alors très vite jeudi matin, après la publication de Granit Xhaka sur un commentaire lui étant destiné, le directeur des équipes nationales Pierluigi Tami est venu face à la presse en marge d’un léger entraînement avec les remplaçants de la défaite 2-1 contre la République Tchèque de la veille. L’objectif: éteindre l’incendie, mais surtout donner raison à son capitaine.
Granit Xhaka a réagi cette nuit sur ses réseaux sociaux après un commentaire haineux. Quelle est la position de l’ASF sur la question?
C’était un commentaire idiot. On peut critiquer Granit, s’il est bon ou moins bon sur le terrain. Mais là, c’était un commentaire raciste. On ne peut pas l’accepter. Nous sommes dans un pays où la tolérance est une valeur fondamentale. Normalement, quand on voit un commentaire du genre, il ne faudrait pas réagir. Cette fois, Granit l’a fait, nous le soutenons et nous comprenons le fait que, pour une fois, il a voulu faire comprendre clairement à cette personne qu’elle était idiote.
Mais devait-il vraiment réagir?
Cela lui arrive depuis des années, et il n’a jamais réagi. Durant toutes ces années, il y a eu des commentaires qui le visaient personnellement. Ce sont là des commentaires racistes. Lorsqu’il y a eu des messages sur ses performances qui étaient négatives, il n’a jamais rien dit. Aujourd’hui, il l’a fait pour ça, et je le comprends. C’était une bonne chose de le faire: il faut montrer à ces gens-là que ce sont des idiots.
Au-delà de cette affaire, l’équipe de Suisse a subi son troisième match sans victoire consécutif, dont deux défaites, jeudi. C’est une situation un peu préoccupante.
Ce serait préoccupant si nous étions à la Coupe du monde. Mais il est clair que chaque match international est un match où l’on veut voir l’équipe nationale performer, tant sur le plan du résultat que de la prestation. Quand on prend ces trois matchs, on a aussi montré de bonnes prestations, notamment contre l’Angleterre. Et puis, nous n’avons pas montré notre meilleur football. Mais on a vu hier soir que si nous avions saisi nos opportunités, le résultat aurait été positif. Dans les moments-clé, nous n’avons pas été assez bons et la République Tchèque a été meilleure.
Quel regard portez-vous sur cette défaite en particulier?
Quand le gardien adverse est le meilleur sur le terrain, c’est le signe qu’on n’a pas tout fait faux. Mais on s’est aperçu qu’il manquait une certaine rage, une certaine décision dans tout ce qu’on faisait. Je ne suis pas inquiet. Parce que si hier nous avions fait un grand match, cela n’aurait pas voulu dire que nous étions prêts pour le Mondial, vu le temps qu’il y a devant nous. Il ne faut bien sûr pas oublier les erreurs, le staff va analyser le match dans le détail. Mais cette équipe a toujours montré une réaction après des performances moins bonnes. C’est la première chose que je demande.
Parvenez-vous à distinguer tout de même des progrès, ou du moins une évolution?
C’est difficile à dire. Ce qu’on a fait pendant l’automne, c’était d’un très bon niveau. Il est clair qu’on ne peut pas dire que jeudi, nous avons été au niveau de l’automne. Mais cela arrive, c’est tout à fait normal. Je pense que les joueurs qui étaient en difficulté le savent. On sait que c’est un moment particulier pour certains d’entre eux. C’était le premier match, et il y en a maintenant trois devant nous: au Portugal, puis contre l’Espagne et le Portugal. Ce seront des grands matches. Il faudra vraiment être capable de hausser le niveau et l’énergie rendue.