Football: Constantin: «On ne peut pas se permettre de faire des conneries»

Il faut savoir apprécier le changement, surtout lorsqu’il s’en produit un de notoire. Souvenez-vous: en janvier 2023, le camp d’entraînement du FC Sion en Espagne avait tourné à la sortie de contemporains. Tous les échos qui devaient être rapportés (parfois plusieurs mois après les faits) confirment que les Valaisans n’étaient pas vraiment là-bas pour s’y entraîner. 

Alors que la période coïncidait avec la prise de pouvoir de Fabio Celestini, intronisé peu avant Noël, beaucoup s’y seraient même encanaillés dans une ambiance tenant davantage du Club Med que du sérieux qui devrait seoir à une équipe professionnelle. A l’origine de ce grand foutoir, un ambianceur nommé Mario Balotelli, transformé en prince des nuits de Marbella.

Une année plus tard, le super GO n’est plus là et Didier Tholot a retrouvé sa place atitrée sur le banc de Tourbillon, ce qui n’a nullement empêché Sion de reprendre la direction de l’Espagne pour y préparer une deuxième partie de saison qui peut lui offrir tous les bonheurs - à commencer par un retour programmé en Super League. Mais le printemps 2024 pourrait aussi être source de déceptions en série si l’actuel leader de Challenge venait à s’égarer du chemin que lui a tracé son nouveau druide.

De l’avis général et des joueurs eux-mêmes, Sion a profité de son camp de Gérone, au pied des Pyrénées, pour travailler comme il aurait toujours dû le faire. Avec une intensité et un rythme qui devaient d’ailleurs se ressentir dans ses matches amicaux. Plus de boulot et d’humilité, moins de bla-bla et de transferts aussi foireux que tape à l’oeil, voilà à quoi ressemble le nouvel univers dans lequel évolue le FC Sion depuis sa relégation, actée un soir de désolation à la Pontaise.

Christian Constantin n’est pas le dernier à apprécier l’ambiance studieuse qui en découle. «On fait nos trucs, on trime, convenait le boss valaisan juste avant de s’envoler pour quelques jours de vacances dans les Caraïbes. Il n’y a pas beaucoup de bruits et bien plus de boulot…» Conséquence du départ du fantasque Balotelli, Sion serait-il en train de devenir un club traditionnel? «Si t’as pas Balotelli dans ton équipe, tranche son ancien président, tu deviens tout de suite un club plus normal.» A bien des égards, l’aventure Balotelli a peut-être été un mal pour un bien.

A Tourbillon, une route a donc été tracée. Entre Coupe et championnat, le club valaisan ne devra pas musarder en chemin pour rejoindre l’arrivée avant les autres. «Notre objectif, c’est que le classement de Noël soit celui du mois de mai, après la dernière journée.»

Au moment où l’on sait que Thoune ne lâchera rien, quelle serait la (nouvelle) recette du succès? Christian Constantin: «Il conviendra d’afficher une grande régularité dans les matches dits normaux et de savoir se sublimer dans les rendez-vous de Coupe.»

Pour son devoir de rentrée, Sion s’en ira vendredi soir à Wil, un premier juge de paix que ses joueurs devront aborder avec toute l’implication que cela suppose. «Ce qui est sûr, conclut CC, c’est que l’on ne peut pas se permettre de faire des conneries.»