Ski freestyleAndri Ragettli et Fabian Bösch bredouilles en slopestyle
Les deux Suisses ont échoué dans leur quête de médailles aux Jeux de Pékin. La frustration était palpable.
- par
- Robin Carrel Zhangjiakou
Ses gestes d'humeur après avoir dribblé les trois médaillés qui se congratulaient dans l'aire d'arrivée parlent davantage que l'interview qu'il a donnée ensuite, après être resté prostré de longues minutes auprès du staff de Swiss-Ski. Ses skis ont d'abord volé, puis ses bâtons. Ça a ensuite été au tour des gants et de son casque... Le Saint-Gallois de 23 ans est passé à 1,85 point de la médaille olympique et encore bien davantage du titre gagné par l'Américain Alexander Hall.
Ragettli était bien sûr «fier d'être revenu à ce niveau après sa grosse blessure» au genou droit il y a onze mois. Mais il était aussi «frustré et déçu» de finir en chocolat. On ne pourra pas dire que le Suisse a été surnoté au Genting Park dans les hauts de Zhangjiakou, car ses deux premiers runs - le deuxième surtout - aurait peut-être mérité plus que du chocolat. Vainqueur des qualifications, le natif de Flims n'était pas venu pour ça et ça ne décongèlera en tous cas pas ses larmes.
Deux rangs derrière Ragettli, Fabian Bösch est aussi «diplômé». Mais là non plus, pas de quoi lui donner le sourire. L'Obwaldien de 24 ans a surtout pensé à se faire plaisir et à en donner. Il est un vrai freestyleur dans l'âme et, engoncé dans le carcan olympique, les juges ne sont malheureusement pas sensibles à ses inventions sur les rails du haut du parcours, tellement différentes du commun des compétiteurs.
«Le but du ski freestyle, ça ne devrait pas être qu'on fasse tous les mêmes tricks juste parce que c'est noté ainsi, a regretté Bösch. Tout le monde devrait montrer le ski qu'il aime. Parce que ça s'appelle du freestyle, justement, ça devrait être libre. Moi, c'est ce que j'essaie de faire en tout cas, notamment sur le deuxième rail avec un flip. Les gens aiment ça et moi j'aime ça! Mais ça n'est pas récompensé…»
«Mais quand même, je suis fier de ma performance. J'ai fait ce que j'avais planifié de réaliser. Lors des deuxième et troisième runs, j'ai tout lâché. Ça n'a pas marché, mais je ne suis pas vraiment déçu. Les chances étaient quand même peu élevées que j'aille chercher un podium. Mais c'est vrai que c'est frustrant de finir sixième ou comme ça après avoir fait une belle performance.»
Le mieux noté de la journée, à défaut d'être le plus original, a donc été l'Américain Alexander Hall. Il a été le seul à dépasser la barre des nonante points (90,01). Le skieur de Park City a largement dominé son compatriote Nicholas Goepper (86,48) et le Suédois Jesper Tjader. La Suisse, quant à elle, avait perdu Kim Gubser, qualifié la veille mais victime d'une blessure musculaire à la cuisse droite et qui a déclaré forfait pour les finales.