Justice – Pierin Vincenz: «Je ne me sens pas coupable»

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JusticePierin Vincenz: «Je ne me sens pas coupable»

Après une suspension d’audience, le procès de l’ex-patron de la banque Raiffeisen Pierin Vincenz a finalement débuté mardi à Zurich. Le principal prévenu nie être un criminel.

L’ex-patron de la banque Raffaisen, Pierin Vincenz, 65 ans, comparaît depuis mardi devant la justice à Zurich. Il est notamment accusé d’escroquerie par métier, de gestion déloyale et de corruption passive. Après une suspension d’audience liée à l’absence d’un coaccusé (lire encadré), Pierin Vincenz a livré un premier témoignage à la barre en fin d’après-midi.

Et le prévenu ne s’est pas démonté lors de son témoignage devant la Cour. Il considère par exemple que la plupart des notes de frais controversées qu’il a fait payer à Raiffeisen à l’époque étaient justifiées professionnellement. Il est reproché à Pierin Vincenz d’avoir utilisé la carte bancaire de l’entreprise pour payer de coûteux voyages à l’étranger, mais aussi des escapades dans des boîtes de striptease. L’accusation dénombre 120 visites dans 18 établissements de ce type pour un coût total d’environ 200’000 francs.

Ces sorties étaient motivées «commercialement», s’est défendu Pierin Vincenz. Selon lui, des discussions se sont poursuivies dans ces clubs après des soupers. «Il s’agissait d’entretenir des relations avec des hommes d’affaires», a-t-il plaidé.

Président du CA pas au courant

Pierin Vincenz a dit avoir toujours été transparent sur ces questions auprès de son entreprise. Le président du conseil d’administration en a été informé selon lui. Le juge a mentionné toutefois que ce dernier avait déjà nié cette information.

Les deux principaux prévenus de ce procès, Pierin Vincenz et Beat Stocker (ex-patron de l’entreprise Aduno), sont aussi accusés d’avoir pris des participations privées et de manière cachée dans des start-up actives dans l’environnement de Raiffeisen et de Aduno. Ils se seraient ainsi enrichis de manières injustifiées lors de diverses transactions pour un total de 25 millions de francs.

Sur ce point, Pierin Vincenz a reconnu des erreurs. «Rétrospectivement, ce n’était pas correct de ne pas avoir indiqué notre participation au conseil d’administration», a-t-il déclaré. «J’étais encore inexpérimenté à l’époque», s’est-il encore justifié.

Au terme de l’audience du jour, le prévenu a conclu qu’il ne se sentait pas coupable: «Je n’ai pas l’impression d’avoir fait quelque chose de criminel.» Le procès reprend mercredi à 8h15 et doit durer au total quatre jours. En plus de Pierin Vincens et Beat Stocker, cinq autres prévenus seront entendus. Les deux principaux co-accusés risquent jusqu’à 6 ans de prison.

Demandes de report rejetées

(Julien Baumann)

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