Ski alpin - La face de Bellevarde n’effraie pas les Suisses

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Ski alpinLa face de Bellevarde n’effraie pas les Suisses

La piste de Val d’Isère est loin d’impressionner les skieurs suisses engagés en géant et en slalom. Ils s’estiment pleinement conscients des nombreux pièges à éviter sur le tracé.

Rebecca Garcia
par
Rebecca Garcia
Luca Aerni fait partie de ceux qui ont déjà disputé plusieurs courses sur ce tracé, comme ici en 2017.

Luca Aerni fait partie de ceux qui ont déjà disputé plusieurs courses sur ce tracé, comme ici en 2017.

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«C’est presque impossible de faire une manche parfaite», annonce d’emblée Loïc Meillard. La face de Bellevarde, tracé emblématique de Val d’Isère, punit la moindre erreur. Les skieurs le savent: le géant de samedi et le slalom de dimanche seront des courses difficiles.

Le Premier critérium des neiges occupe une place de choix dans le calendrier, puisqu’il fait partie des courses de début de saison en Europe. «C’est toujours la grande inconnue avant le premier slalom de l’hiver», contextualise de son côté Daniel Yule. Qui sera le plus en forme? À l’aube de la course, la motivation prend largement le pas sur l’appréhension. «Tout le monde est à la même enseigne», note calmement le Valaisan.

Loin d’être une balade tranquille, la face de Bellevarde a été créée par le Suisse Bernhard Russi pour les Jeux olympiques d’Albertville, en 1992. Sa particularité? Elle nécessite une attaque directe, frontale. «Souvent, il y a un peu plus de plat en haut de la piste pour se mettre dans le bain. Nous n’avons pas ce luxe à Val d’Isère», annonce Yule.

Lui comme son coéquipier de slalom Ramon Zenhäusern se montrent toutefois assez confiants. «Il y a trois ou quatre portes et peu raides», concède le Haut-Valaisan, loin de se démonter pour autant. «Il faut attaquer», tranche-t-il.

La suite du slalom exige une concentration absolue. Un fait connu et répété par tous les skieurs depuis des années. Il n’est toutefois pas plus impressionnant qu’Adelboden, Kitzbühel ou Wengen selon Tanguy Nef.

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En plus de la visibilité compliquée pour les premiers à l’élancer, l’enneigement brouille passablement les repères. «C’est rare que deux virages soient identiques», lâche Daniel Yule.La sélection suisse s’attend à devoir composer un champ de bosses plutôt qu’un agréable tapis de neige. Les entraînements qui se sont déroulés à Courchevel après les épreuves aux États-Unis ont donné de bonnes sensations aux skieurs.

Une neige différente

Les skieurs reviennent de Beaver Creek, là où la neige est totalement différente. «C’est comme si elle te freinait», explique Justin Murisier. Le passage d’une neige à l’autre représente une étape délicate pour beaucoup de skieurs. Il faut alors totalement se réhabituer aux sensations sur des pistes qui poussent davantage en vitesse. «Le retour en Europe est souvent assez difficile, mais cela s’est étonnamment bien passé», se réjouit le skieur de Martigny, qui sera aligné au géant samedi.

La prise de vitesse est rapide, presque un peu trop lorsqu’il s’agit de slalomer entre les piquets. «Aujourd’hui, skier sur la neige européenne n’est pas facile. Tu as l’impression d’être Bambi sur des skis», s’amuse Loïc Meillard. Le Valaisan s’attend à ce que chacun perde des centièmes en cours de route. «Je dois accepter de commettre de petites erreurs sur la piste, tout le monde en fera.»

Surtout, il faut rester concentré pendant deux manches entières. La dernière course, en 2019, a vu un Alexis Pinturault en excellente forme monter sur la première marche du podium. Le Français n’a laissé aucun espoir à ses adversaires, même s’ils avaient bien commencé l’épreuve. «Il avait trop d’avance», se souvient Ramon Zenhäusern, pourtant troisième après la première manche. Le natif du Haut-Valais n’avait pas terminé son deuxième passage. «J’ai montré que je pouvais skier vite sur au moins une manche», affirme dans la dernière ligne droite avant la course.

L’heure est aux derniers réglages avant le départ tandis que les spectateurs attendent cette compétition de pied ferme.

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