Japon: Cinq militaires licenciés après des agressions sexuelles

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JaponCinq militaires licenciés après des agressions sexuelles

La victime, Rina Gonoi, 23 ans, avait assuré avoir été agressée par plusieurs collègues masculins l’an dernier, un an après avoir rejoint les Forces d’autodéfense terrestres.

Des militaires des Forces d’autodéfense terrestres. (Photo d’illustration)

Des militaires des Forces d’autodéfense terrestres. (Photo d’illustration)

AFP

Cinq militaires japonais ont été licenciés après les accusations d’agressions sexuelles d’une ancienne soldate, Rina Gonoi, largement médiatisées dans le pays, ont rapporté jeudi des médias japonais. Les militaires licenciés sont quatre soldats âgés d’une vingtaine et d’une trentaine d’années, et un officier quadragénaire qui leur aurait donné des instructions, selon le quotidien «Asahi Shimbun». Contactées par l’AFP, les autorités militaires n’ont pas souhaité réagir à ce stade.

La victime, Rina Gonoi, 23 ans, avait assuré avoir été agressée par plusieurs collègues masculins l’an dernier, un an après avoir rejoint les Forces d’autodéfense terrestres. Elle a annoncé jeudi dans un tweet avoir déposé une plainte au pénal contre trois des licenciés.

Le général Yoshihide Yoshida, qui dirige les Forces d’autodéfense terrestres, a lui déclaré avoir «une forte responsabilité en tant que chef de cette organisation pour avoir causé tristesse et douleurs» à Mme Gonoi, selon la chaîne publique NHK.

En septembre, des membres du ministère de la Défense du Japon et des Forces d’autodéfense terrestres du Japon ont présenté leurs excuses à Mme Gonoi (à g.).

En septembre, des membres du ministère de la Défense du Japon et des Forces d’autodéfense terrestres du Japon ont présenté leurs excuses à Mme Gonoi (à g.).

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Dans un pays où les accusations d’agression sexuelle se font rarement sur la place publique, Mme Gonoi avait remis en août au ministère de la Défense une pétition signée par plus de 100’000 personnes demandant une enquête indépendante sur les agressions la concernant, après l’abandon d’une première enquête judiciaire. L’armée avait ensuite reconnu en septembre que Mme Gonoi avait été régulièrement confrontée à des agressions et du harcèlement sexuels au sein de son unité et notamment durant les entraînements.

«C’est trop tard», avait alors réagi en larmes devant la presse la jeune femme, qui avait quitté l’armée pour raisons de santé après l’abandon de la première enquête judiciaire, les procureurs ayant invoqué des preuves insuffisantes. «J’ai pensé que rien ne changerait jamais si quelqu’un ne se levait pas et n’agissait pas», avait-elle aussi expliqué en août, ajoutant que «beaucoup d’autres personnes, y compris d’anciennes collègues gradées, ont subi du harcèlement sexuel».

Son action a déclenché une centaine d’autres accusations de harcèlement sexuel et de brimades dans les Forces japonaises d’autodéfense, émanant de femmes et d’hommes, également remises au ministère en même temps que sa pétition. Rina Gonoi a récemment été désignée par le quotidien britannique «Financial Times» comme l’une des 25 femmes les plus influentes de l’année 2022 dans le monde.

Victime ou témoin d’une agression sexuelle?

(AFP)

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