FranceLa tuerie de Chevaline passe au pôle «cold case»
Doté de «davantage de moyens humains», le nouveau pôle judiciaire français va poser un regard neuf sur la terrible tuerie de 2012.
Le dossier de la «tuerie de Chevaline», quadruple meurtre d’une famille venue de Grande-Bretagne et d’origine irakienne, survenu en 2012 près des Alpes françaises, non élucidé, pourrait atterrir au nouveau pôle «cold cases», doté davantage de «moyens humains», a annoncé mercredi une source judiciaire.
Le parquet d’Annecy (Haute-Savoie) a requis le dessaisissement du juge local, en vue de sa transmission au nouveau pôle judiciaire consacré «aux crimes en série et non élucidés», confirmant une information du quotidien «Le Parisien»/«Aujourd’hui en France».
La procureure d’Annecy, Lise Bonnet-Mathis, attend un retour pour «début août» du juge d’instruction de Nanterre, en région parisienne, au sujet de cette requête.
Le 5 septembre 2012, un Britannique d’origine irakienne de 50 ans, Saad al-Hilli, son épouse de 47 ans, suédoise d’origine irakienne, et sa belle-mère de 74 ans avaient été retrouvés morts dans leur voiture, avec plusieurs balles dans la tête, sur une route de campagne près de Chevaline, non loin du lac d’Annecy, ville des Alpes dans le sud-est de la France.
Un mystère toujours entier
L’une des fillettes du couple al-Hilli avait été grièvement blessée tandis que la seconde, recroquevillée sous les jambes de sa mère, s’en était miraculeusement sortie indemne. Un cycliste de la région, Sylvain Mollier, 45 ans, probable victime collatérale, avait également été abattu.
Énigme judiciaire, l’affaire Chevaline a déjà donné lieu à des milliers d’heures d’enquête et d’auditions, des tonnes de documents épluchés et quatre interpellations, sans pour autant livrer son mystère.
Le garde des Sceaux français Éric Dupond-Moretti avait annoncé en janvier le lancement au 1er mars à Nanterre d’un pôle judiciaire dédié «aux crimes en série et non élucidés» pour «permettre à ces dossiers de rester judiciairement vivants». La France comptait alors 173 crimes non élucidés pour lesquels la justice est saisie et 68 procédures de crimes sériels, selon lui.
Les affaires éligibles sont celles présentant une complexité particulière. Les crimes doivent être sériels et/ou leurs auteurs pas encore identifiés, dix-huit mois après les faits.
En mai, une centaine de dossiers étaient déjà en cours d’analyse, sept confiés à un juge d’instruction.