FootballAvec Bielsa, l’Uruguay veut retrouver les sommets
Depuis l’arrivée de l’Argentin sur son banc, la «Celeste» séduit à nouveau après une Coupe du monde 2022 décevante. Victorieuse du Brésil et de l’Argentine lors de ses deux derniers matches, elle affronte la Bolivie ce soir à Montevideo.
- par
- Lucien Willemin
Revoilà «El Loco»! Plus d’un an après la fin de son aventure à Leeds – qu’il a ramené en Premier League après 16 ans d’attente – Marcelo Bielsa a retrouvé, depuis le mois de mai dernier, un banc et une glacière, ceux de l’équipe nationale uruguayenne.
Il a remplacé Diego Alonso, démissionnaire à la suite d’une campagne qualificative et une Coupe du monde 2022 décevante. Au Qatar, la «Celeste» n’était pas parvenue à franchir la phase de groupes et avait terminé 3e, derrière le Portugal et la Corée du Sud.
Avec Bielsa, le double vainqueur de la Coupe du monde (en 1930 et 1950) a entamé une certaine forme de révolution. Exit la rigueur défensive d’Oscar Tabarez, sélectionneur entre 2006 et 2021, incarnée par Diego Godin, Martin Caceres ou encore Diego Lugano.
Place au pressing de tous les instants et à la volonté d’aller vers l’avant, si chers à «El Loco» qui est resté fidèle à lui-même en Uruguay. «Si on ne pense qu’à défendre, c’est le chemin le plus court vers la défaite», a-t-il déclaré avant la victoire de son équipe en l’Argentine jeudi dernier (0-2).
La «Celeste» n’avait plus gagné à la Bombonera de Buenos Aires depuis 1987, et a infligé à Messi et consorts leur première défaite depuis celle concédée face à l’Arabie saoudite au Qatar.
«Ils ont très bien joué. On voit la patte de Bielsa dans leur jeu», a d’ailleurs reconnu l’octuple Ballon d’or à l’issue du match. «Dans toutes les équipes qu’il a entraînées, y compris l’Argentine (ndlr: entre 1998 et 2004), sa main est visible.»
En octobre, l’Uruguay avait déjà signé un premier coup d’éclat en venant à bout du Brésil (2-0), pour la première fois depuis 22 ans. Pourtant, l’engagement de l’ancien entraîneur du Chili et de l’OM, seulement le 2e non Uruguayen à occuper ce poste, avait suscité le débat.
«Je ne critique ni ne déprécie pas son travail, je suis un «Bielsista» depuis longtemps, mais nous avons des entraîneurs très compétents en Uruguay et je regrette que ce soit un étranger qui nous dirige», avait déclaré l’entraîneur uruguayen d’Al-Hazem Daniel Carreño à Ovacion.
Et avant ces deux succès de prestige face aux géants sud-américains, l’Uruguay n’avait pas démarré les qualifications pour la Coupe du monde 2026 de la meilleure des manières en s’inclinant notamment en Équateur (2-1) et en concédant le nul en Colombie (2-2).
Il faut dire que la sélection affiche un visage rajeuni, notamment en attaque où Edinson Cavani et Luis Suarez sont en fin de parcours. Même si «El Pistolero» a été rappelé par Bielsa pour ce rassemblement grâce à ses bonnes performances avec Grêmio, le titulaire en pointe se nomme Darwin Nuñez (24 ans).
Avec Manuel Ugarte (22 ans, PSG), Ronald Araujo (24 ans, Barcelone) ou encore le capitaine Federico Valverde (25 ans, Real Madrid) l’attaquant de Liverpool est l’un des nouveaux hommes forts de l’entraîneur argentin.
Face à la Bolivie ce mardi, ses joueurs auront l’occasion de confirmer qu’ils feront partie des favoris lors de la prochaine Copa America, qui aura lieu aux États-Unis en 2024.
Avec «El Loco», la «Celeste» cherchera à remporter pour la 16e fois ce trophée qu’elle a gagné pour la dernière fois en 2011.