Amérique latineDisparus au Mexique: assassinat d’une activiste en quête de son fils
Le Mexique a été bouleversé mercredi après l’annonce par les autorités de l’assassinat d’une activiste, mère d’un fils qu’elle cherchait depuis sa disparition en octobre 2019.
Membre d’un collectif de mères-chercheuses, Rosario Rodriguez a été enlevée par des hommes armés après avoir assisté à une messe en hommage à son fils mardi soir dans l’État du Sinaloa (ouest), d’après l’ONG «Adónde van los Desaparecidos» (Où vont les disparus). Son cadavre a été retrouvé quelques heures plus tard près d’un pont dans la localité d’Elota, de même source.
«Je regrette profondément l’assassinat de Rosario Rodriguez Barraza, lutteuse infatigable comme tant d’autres femmes du Sinaloa qui cherchent un être cher», a réagi le gouverneur de l’État, Rubén Rocha, sur Twitter.
L’annonce de son assassinat a fait la une des médias mexicains au lendemain de la Journée internationale des victimes de disparitions forcées par des agents de l’État. Son fils Fernando Ramirez a disparu en octobre 2019 sans que l’on sache s’il a été enlevé par des agents de l’État ou le crime organisé.
«Il est prioritaire d’élucider la mort de madame Rosario» parce qu’il s’agit «d’une femme et de surcroît membre d’un groupe extrêmement vulnérable comme le sont les chercheuses de personnes disparues», a indiqué le parquet local.
Inefficacité des autorités
De nombreux crimes (féminicides, enlèvements, assassinats de journalistes…) restent impunis au Mexique.
Mardi, des proches des disparus ont marché dans plusieurs villes en dénonçant l’inefficacité des autorités dans la recherche des personnes disparues.
Le Mexique compte plus de 100’000 personnes disparues, «une tragédie humaine aux proportions énormes», avait dénoncé en mai le Haut-commissariat des Nations Unies pour les droits de l’homme.
La comptabilité a commencé à partir de 1964, avec la «guerre sale» de l’État contre diverses guérillas dans les années 1960-70. Le phénomène a pris de l’ampleur avec la violence liée au trafic de drogue à partir des années 2000. Des collectifs estiment que le nombre des disparus est encore plus important, car des familles ne portent pas plainte devant les parquets par peur ou par manque de confiance.