Les talibans imposent des cours de religion en plus à l’université en Afghanistan

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AfghanistanLes talibans imposent des cours de religion en plus à l’université

Les étudiants afghans auront droit à treize matières religieuses obligatoires au lieu de huit. Par ailleurs, aucun signe n’a été donné pour la réouverture des écoles du secondaire pour les filles.

Au pouvoir depuis un an en Afghanistan, les talibans prétendent que dans les zones rurales, ce sont «les familles qui ne sont pas convaincues de la nécessité d’envoyer les filles à l’école secondaire».

Au pouvoir depuis un an en Afghanistan, les talibans prétendent que dans les zones rurales, ce sont «les familles qui ne sont pas convaincues de la nécessité d’envoyer les filles à l’école secondaire».

AFP

Les étudiants afghans vont devoir suivre des cours obligatoires supplémentaires d’études islamiques dans leur cursus universitaire, ont annoncé, mardi, à Kaboul, des responsables du Ministère de l’éducation. «Nous ajoutons cinq matières religieuses supplémentaires aux huit existantes» à l’université, a déclaré Abdul Baqi Haqqani, ministre de l’Enseignement supérieur. Il a cité notamment l’histoire islamique, la politique et la gouvernance, tout en précisant que le nombre de cours obligatoires de religion passerait d’un à trois par semaine.

Si de nombreux religieux conservateurs, parmi le mouvement fondamentaliste taliban, sont réservés à l’égard de l’éducation moderne, les talibans n’ordonneront pourtant aucune suppression de matières du programme actuel dans les universités, a assuré le ministre. Certaines universités ont toutefois modifié les cours sur la musique ou la sculpture, des sujets très sensibles dans le cadre de la stricte interprétation de la charia (loi islamique) par les talibans.

L’exode de l’élite éducative afghane, notamment des professeurs, a aussi entraîné de fait la suppression de nombreuses matières.

Familles rurales pas «convaincues»

Interrogés sur la réouverture des écoles secondaires pour les filles, les responsables ont évoqué la question des zones rurales, après avoir depuis des mois justifié le maintien de la fermeture pour des questions techniques et financières. Selon Abdulkhaliq Sadiq, un haut fonctionnaire du Ministère de l’éducation, les familles des zones rurales ne sont toujours pas convaincues de la nécessité d’envoyer les filles à l’école secondaire.

«Nous essayons d’élaborer une politique saine en coordination avec nos dirigeants, afin que les habitants des zones rurales soient également convaincus», a-t-il déclaré. En attendant, sans diplôme de fin d’études secondaires, les adolescentes ne pourront pas se présenter aux futurs examens d’entrée à l’université. Sous le premier régime des talibans (1996-2001), les écoles primaires et secondaires pour les filles n’ont jamais été rouvertes.

Écartées de la vie publique

Depuis leur retour au pouvoir, le 15 août 2021, les talibans ont imposé de sévères restrictions aux filles et aux femmes, afin qu’elles se conforment à leur vision austère de l’islam, les écartant quasiment de la vie publique. Les jeunes femmes ont le droit d’aller à l’université, mais certaines l’ont abandonnée en raison du coût, d’autres car leurs familles craignent de les voir se montrer en public dans un pays sous le joug des talibans.

La communauté internationale a fait du droit à l’éducation une condition essentielle de l’acceptation officielle du gouvernement taliban, qu’aucun pays n’a jusqu’ici reconnu.

(AFP)

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