FootballYoucef Atal jugé lundi pour provocation à la haine
Le joueur suspendu par l’OGC Nice est convoqué au tribunal, lundi. Il est accusé de «provocation à la haine» après le partage d’une vidéo en octobre dernier sur Instagram.
Youcef Atal, joueur de l’OGC Nice, est convoqué lundi devant les juges pour provocation à la haine pour avoir partagé une vidéo appelant à un «jour noir» pour les juifs, après l’attaque sanglante du Hamas et le début des bombardements d’Israël sur Gaza.
Son nom a déjà résonné vendredi dans la salle d’audience du tribunal correctionnel de Nice, où son ancien entraîneur Christophe Galtier était jugé pour harcèlement et discriminations, principalement contre les musulmans de l’équipe.
Mais lundi, à partir de 13h30, le défenseur international algérien de 27 ans ne sera plus témoin mais prévenu. Côté parties civiles, la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) et l’Observatoire juif de France.
Des publications qui dérangent
Quelques jours après l’attaque sans précédent lancée par le Hamas en Israël le 7 octobre et le début des bombardements israéliens sur la bande de Gaza, et alors qu’il était en Algérie avec l’équipe nationale des «Fennecs», Youcef Atal avait partagé à ses 3,2 millions d’abonnés sur Instagram la vidéo à deux visages d’un prédicateur, Mahmoud Al Hasanat.
Dans les premiers extraits, que l’AFP a pu visionner, le prédicateur, ému aux larmes, évoque le sort des enfants de Gaza. Puis, dans un dernier extrait, il appelle Dieu à envoyer «un jour noir sur les juifs» et à «accompagner la main» des habitants de Gaza s’ils «jettent la pierre», selon le parquet.
Plusieurs responsables politiques avaient aussitôt dénoncé cette publication et le joueur l’avait rapidement supprimée en présentant des excuses. Mais, saisi par le préfet et le maire de Nice, le procureur de la République, Damien Martinelli, avait ouvert une enquête préliminaire le 16 octobre.
Au départ, elle visait aussi le chef d’apologie du terrorisme. Après examen de la vidéo et à l’issue d’une audition du joueur, placé en garde à vue les 23 et 24 novembre, la justice n’avait finalement retenu que la provocation à la haine à raison de la religion.
Son avenir à Nice est-il compromis?
Depuis Atal est sous contrôle judiciaire, avec une caution de 80’000 euros et une interdiction de quitter le territoire national, sauf pour des motifs liés à son activité de footballeur professionnel.
Mais cette activité est pour l’instant réduite. Dès le début du scandale, «compte tenu de la nature de la publication partagée et de sa gravité», Nice a en effet suspendu son joueur «jusqu’à nouvel ordre» .