Cyclisme: Yannis Voisard à bonne école avec Sébastien Reichenbach

Il y a le petit dernier, très ambitieux, qui vient de débarquer avec ses lunettes d’intello, les yeux grands ouverts sur ce monde de pro, en demandant plein de conseils aux anciens sur cette petite reine de haut niveau. En face de lui, il y a ce vieux guerrier qui, lui, a roulé sa bosse en France et revient au pays avec une belle expérience, dans la peau du capitaine de route après avoir été longtemps au service de son leader, Thibaut Pinot.

Entre le Jurassien Yannis Voisard et le Valaisan Sébastien Reichenbach, il y a une belle complicité dans cette équipe suisse de Tudor où les néo-pros sont à bonne école dans un groupe de qualité formé par Fabian Cancellara dans l’antichambre du World Tour et de la course des grands.

«Après un très bon Tour de Sicile, il impressionne un peu tout le monde où il s’est très vite adapté dans ce milieu où il ne cesse de progresser!» Le vétéran de 34 ans, qui avait un œil sur la trajectoire de son petit cadet – de dix ans - est admiratif du coureur ajoulot, qui a les moyens selon lui de réussir un bon Tour de Romandie. «Mon but est de tout donner pour ne nourrir aucun regret dimanche à Genève, sourit le Jurassien. Je suis encore là pour apprendre au contact de coureurs du World Tour, dans un bel encadrement et un bon état d’esprit où rien n’est laissé au hasard pour rivaliser avec le haut niveau. Il y a un savant mélange entre l’expérience et la jeunesse, tout le monde tire la même corde dans une spirale positive, avec beaucoup de réussite.» Il a des vues sur l’étape du jour, qui arrive à La Chaux-de-Fonds.

Il n’est pas le seul dans son équipe. Après avoir travaillé durant des années pour son leader de Groupama-FDJ, avec qui il a participé notamment à quatre Tours de France, Sébastien Reichenbach ne regrette pas son choix de rejoindre une équipe de deuxième division, où il reste très ambitieux. «C’est une formation qui démarre avec une bonne dynamique, où je ne perds pas mon temps. Il y a beaucoup de choses en place avec, déjà en trois mois, de bons résultats et plusieurs victoires», se réjouit le Martignerain, qui monte en puissance.

Lui qui avait déjà vécu les débuts du groupe IAM en 2013, la progression est plus impressionnante avec Tudor. «IAM avait mis plus de temps à grandir. Là, avec les jeunes venant de Continental, il y a déjà une bonne base. Chez Tudor, on ne part pas de zéro non plus avec Fabian Cancellara qui est une très bonne personne à la tête avec une grosse expérience.» Un vécu que Sébastien Reichenbach est heureux de transmettre avec ses jeunes équipiers, dont Joel Suter, vainqueur d’une étape au Tour de Sicile.

«Je suis là pour guider les jeunes même, s’ils sont déjà très avancés. Mais vous savez, il y en a toujours qui ont besoin d’être rassurés. C’est un nouveau rôle pour moi plutôt sympa.» Avec l’objectif d’aller aussi jouer sa carte personnelle «et de grappiller des belles places», à commencer par ce jeudi à La Chaux-de-Fonds et samedi sur ses terres valaisannes entre Sion et Thyon.

«Avec notre équipe, on a la possibilité d’aller chercher la victoire tous les jours, renchérit Sébastien Reichenbach. Mais il est évident que je ne suis pas ici uniquement pour aider mes coéquipiers. J’ai aussi envie de performer. J’ai encore quelques petits doutes personnels sur mon état de santé mais on verra bien entre Yannis et moi si on a les jambes samedi ou jeudi où je connais bien l’arrivée qui n’est pas simple du tout!»

Yannis Voisard sourit. «Je suis presque à la maison, reconnaît le Jurassien, mais ça ne veut pas dire grand-chose. Vous verrez bien. Si j’ai les jambes…» On l’a dit, il est malicieux et ambitieux le petit dernier!