Documents confidentielsL’ancien vice-président américain Mike Pence rattrapé
Des documents classés confidentiels ont été retrouvés chez l’ancien vice-président Mike Pence. Cela intervient après la découverte de dossiers de même nature découverts chez Joe Biden.
Après Donald Trump et Joe Biden, Mike Pence se retrouve à son tour emporté dans l’affaire des archives de la Maison-Blanche: l’ancien vice-président républicain a informé, mardi, le Congrès de la découverte de documents classés confidentiels à son domicile.
«Mike Pence nous a informés aujourd’hui de la découverte de documents classés confidentiels dans sa maison de l’Indiana», a déclaré dans un communiqué l’influent élu républicain de la Chambre des représentants James Comer. L’ancien vice-président de Donald Trump (2017-2021) «est d’accord pour coopérer pleinement avec les investigations du Congrès», a ajouté l’élu, qui supervise l’enquête parlementaire ouverte après la découverte de dossiers de cette nature chez le président démocrate.
L’avocat de Mike Pence a informé les Archives nationales de la découverte, la semaine dernière, «d’un petit nombre de documents portant la mention «confidentiel» mis en boîte et transportés par inadvertance au domicile de l’ancien vice-président à la fin de la précédente administration». Mike Pence «n’était pas au courant de leur existence» mais avait ordonné par précaution une fouille dans ses affaires après la découverte de tels documents chez Joe Biden, a ajouté Me Greg Jacob dans un courrier reproduit dans les médias américains.
L’ultraconservateur, qui caresse l’idée de se présenter à la présidentielle de 2024, «comprend l’importance de la protection des informations sensibles» et a «immédiatement mis ces documents à l’abri dans un coffre-fort» en attendant leur transfert aux Archives nationales, d’après son avocat.
Procureurs spéciaux
Aux États-Unis, une loi de 1978 oblige les présidents et vice-présidents américains à transmettre l’ensemble de leurs e-mails, lettres et autres documents de travail aux Archives nationales. Une autre loi, sur l’espionnage, interdit de conserver des documents classés confidentiels dans des lieux non autorisés et non sécurisés. Après des fuites dans les médias, la Maison-Blanche a reconnu que de tels dossiers datant de la vice-présidence de Joe Biden, de 2009 à 2017, mais aussi de sa longue carrière au Sénat avaient été découverts dans un de ses anciens bureaux à Washington et dans sa maison de famille de Wilmington (Delaware, est).
L’affaire est gênante, car les Démocrates ne se sont pas privés de critiquer Donald Trump, visé par une enquête judiciaire pour avoir conservé des cartons entiers de documents à son départ de Washington en 2021. Pour les récupérer, la police fédérale avait mené cet été une perquisition spectaculaire à sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride. Soucieux de faire taire les soupçons de partialité, le Ministère de la justice a confié, le 13 janvier, les enquêtes sur les dossiers de Joe Biden à un procureur spécial indépendant, comme il l’avait fait en novembre pour Donald Trump.
Interrogé par des journalistes lors d’un point de presse sur un autre sujet, le ministre Merrick Garland a refusé, mardi, de commenter le dossier de Mike Pence.
«Innocent»
Malgré ces précautions, les Républicains ne cessent de critiquer la communication au compte-gouttes de la Maison-Blanche. La «transparence de Mike Pence contraste avec l’attitude des collaborateurs de Joe Biden (…), qui continuent de faire de la rétention d’information», a assené James Comer dans son communiqué.
Lors d’une conférence de presse, le sénateur républicain Lindsey Graham a appelé à «faire toute la lumière» sur cette affaire. «Ce qui était un problème politique» pour les Républicains, puis pour les Démocrates, est désormais, selon lui, «un problème de sécurité nationale».
Quant à Donald Trump, il s’est fendu d’un message de soutien à son ancien vice-président, avec qui il est pourtant en froid depuis l’attaque sur le Capitole, il y a deux ans. «Mike Pence est innocent, il n’a jamais rien fait de malhonnête dans sa vie. Laissez-le tranquille», a écrit le milliardaire, qui briguera un nouveau mandat en 2024, sur son réseau Truth Social.