Zimbabwe - Des victimes de l’ère Mugabe enterrées «selon la coutume»

Publié

ZimbabweDes victimes de l’ère Mugabe enterrées «selon la coutume»

L’actuel président est lui-même accusé d’avoir été l’un des principaux artisans de la répression sanglante qui s’est tenue dans les années 1980.

Le président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, a promis en 2019 d’autoriser l’exhumation des victimes des massacres pour qu’elles soient enterrées dignement.

Le président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, a promis en 2019 d’autoriser l’exhumation des victimes des massacres pour qu’elles soient enterrées dignement.

AFP

Des victimes de massacres commis dans les années 1980 par le régime de l’ancien président Robert Mugabe seront exhumées et à nouveau enterrées «selon la coutume», a déclaré samedi le gouvernement du Zimbabwe. Peu après son arrivée au pouvoir en 1980, Robert Mugabe a ordonné une violente répression contre les dirigeants et les partisans d’un mouvement qui avait combattu à ses côtés pour évincer le régime de la minorité blanche à la tête de ce qui s’appelait la Rhodésie.

Entre 1983 et 1984, environ 20’000 civils, alors considérés comme des dissidents, ont été tués dans la région du Matabeleland (sud-ouest). L’opération avait été baptisée «Gukurahundi», littéralement «séparer le bon grain de l’ivraie» en langue shona. L’actuel président Emmerson Mnangagwa était alors ministre de la Sécurité. Accusé d’avoir été l’un des principaux artisans de la répression sanglante, il a promis en 2019 d’autoriser l’exhumation des victimes pour qu’elles soient enterrées dignement.

«En ce qui concerne les exhumations et les ré-inhumations, la question devra être résolue au cas par cas et selon la coutume», a déclaré le gouvernement dans un communiqué après de nouvelles discussions avec les leaders traditionnels sur les massacres de Gukurahundi. Ces derniers sont chargés de guider ces cérémonies. Par ailleurs, l’aide aux victimes et leur famille sera elle aussi étudiée «au cas par cas», a ajouté le gouvernement sans donner de détail. Les représentants traditionnels réclament notamment une retraite, la gratuité de l’éducation ainsi qu’une protection sociale et de santé.

En 2018, Emmerson Mnangagwa avait qualifié les événements meurtriers de «tache» dans l’histoire du pays mais exclu toute excuse. Mort en 2019, Robert Mugabe n’a jamais reconnu sa responsabilité dans les massacres, évoquant un «moment de folie».

( )

Ton opinion