Hockey sur glace - Avant la venue d’Ambri, Ajoie a des raisons d’y croire

Battre Zurich dans de telles conditions, honnêtement, cela relevait d’une mission impossible. Déjà, parce que l’outsider ajoulot, pour son premier déplacement de l’exercice, s’est présenté avec un dispositif amoindri. Touché au bas du corps mardi en cours de partie contre Lugano, le Québécois Guillaume Asselin n’était pas du voyage vendredi. Au même titre que Mathias Joggi, qui a contracté un virus.

Pour ne rien arranger à ses affaires, Ajoie a rapidement dû composer sans un autre de ses renforts étrangers. Jérôme Leduc a jeté l’éponge en cours de période initiale après avoir ressenti des douleurs dorsales lors de la préparation d’avant-match. Bas du dos bloqué, inflammation au niveau des lombaires? Le défenseur québécois a essayé, mais le mal a empiré dès les premières présences. Du coup, avec les deux seuls « importés » que sont Philip-Michaël Devos et Jonathan Hazen, le néo-promu a fait ce qu’il a pu, avec ses armes. «Ce qui peut paraître comme étant de petits pépins pour d’autres n’en sont pas pour nous», rappelle Vincent Léchenne, l’assistant de Sheehan à la bande.

En face, avec un quintet d’étrangers et une kyrielle de noms à faire pâlir d’envie nombre de directeurs sportifs du pays, Rikard Grönborg avait suffisamment d’arguments à disposition pour passer une soirée tranquille. D’ailleurs, l’absence de Denis Malgin, annoncé malade, est passée inaperçue. Sven Andrighetto, lui par contre, a été très en vue. Auteur de deux réussites et d’une passe décisive, l’ancien attaquant des Canadiens de Montréal et de l’Avalanche du Colorado s’est fait plaisir.

Entre ses deux réussites des 5^e et 37^e minutes, il y a surtout eu ce geste de grande classe. Une rondelle récupérée suite à une collision en milieu de patinoire entre Ness et Bogdanoff, suivie d’une habile feinte sur Anthony Rouiller avant de servir Justin Sigrist (2-0, 16^e). Non, face à ce Zurich-là, face à un Sven en tenue de gala, difficile d’espérer davantage qu'un revers honorable. En grattant un peu à l’intérieur de ce troisième revers consécutif, il a néanmoins été possible de déceler des motifs encourageants pour le HC Ajoie, dont la visite d’Ambri ce samedi soir constituera la première fin de semaine intensive pour lui.

Primo, aussi bien contre Bienne en ouverture que face à Lugano et Zurich, les Jurassiens ne se sont pas effondrés sur la durée. Ni physiquement, ni moralement. Contre les Tessinois, la troisième période s’est soldée sur un score de 1-1. Au Hallenstadion, ils l’ont même remportée 2-1 (but de Krüger dans la cage vide) et franchement, on se demande encore comment les joueurs du « Z » auraient abordé les dernières minutes si leur invité n’avait pas manqué le 4-3 juste après la réduction du score de Reto Schmutz (53^e). Signalons quand même qu’avec cinq punitions infligées aux Zurichois dans le seul dernier tiers, le HCA a passé près de la moitié de la période avec un homme de plus sur le champ de glace. De quoi, forcément, ouvrir quelques brèches.

Evidemment, Luganais et Zurichois ont activé le mode «patinage automatique» sitôt l’écart creusé. En fait, il suffirait presque que le HCA parvienne à supporter la poussée initiale de son adversaire pour que le projet d’un premier succès se concrétise. L’intention affichée en fin de partie vendredi doit en tout cas lui servir pour se construire et nourrir sa confiance. «Il y a de bonnes choses à retenir. On peut simplement regretter ces 6-7 minutes de flottement qui nous coûtent cher dans le premier tiers», concédait Vincent Léchenne avant de regagner le car. Et regretter aussi ce manque d’efficacité en jeu de puissance (un seul but, le 4-1 de Thibault Frossard).

Léchenne en est pourtant convaincu: samedi est le bon soir pour fêter une première victoire. «L’équipe avait besoin de quelque chose à laquelle s’accrocher. Cette troisième période lui a donné cette confiance dont elle a besoin.»

Bien. Mais pour espérer vaincre les Léventins (coup d’envoi à 19h45), il faudra sans doute davantage qu’un collectif formaté «Swiss League». Guillaume Asselin? Après trois jours de traitement, un retour au jeu est prévu. Mathias Joggi? Pour le colosse biennois, qui ressentirait des signes de fatigue chronique, un retour est également prévu. «Nous n’avons pas voulu qu’il contamine le vestiaire vendredi», assure Sheehan. Jérôme Leduc? Il est passé sous les mains expertes d’un ostéopathe samedi matin. Un retour n’est pas impossible non plus.