Suisse Brésil: le tweet d’Alain Berset qui réveille la hargne

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Suisse-BrésilLe tweet d’Alain Berset qui réveille la hargne

Pour son deuxième tweet de président, qui condamne les violences au Brésil, le Fribourgeois s’est ramassé les commentaires des bolsonaristes, des complotistes et des antivax.

Eric Felley
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Eric Felley
Durant son année de présidence, Alain Berset devra compter avec les réactions acerbes qu’il suscite sur les réseaux sociaux.

Durant son année de présidence, Alain Berset devra compter avec les réactions acerbes qu’il suscite sur les réseaux sociaux.

Chancellerie fédérale

Après celui des vœux, le second tweet de l’année du président de la Confédération, Alain Berset, a reçu un accueil plutôt acerbe. Lundi, il a exprimé sur le réseau social sa condamnation des «actes de violence», qui ont eu lieu ce week-end au Brésil. Il a apporté également son soutien à son homologue, le président Lula. Il n’en fallait guère plus pour susciter une vague de commentaires, essentiellement hostiles.

Concernant le Brésil, un intervenant se veut pourtant constructif: «Merci pour ce message de soutien à la démocratie brésilienne. Outre la manipulation dont sont victimes ces contestataires, un malaise plus profond est cependant à mieux comprendre et à solutionner. La survie à terme de la démocratie au Brésil ou ailleurs est à ce prix». Mais pour beaucoup d’autres, que l’on devine favorable à l’ex-président Jair Bolsonaro, c’est le soutien au nouveau président brésilien qui ne passe pas.

Lula est qualifié «d’ex-taulard corrompu» ou «de voyou criminel qui a fait de la prison». Un tel ironise: «Il n’est pas surprenant que tous les criminels se rangent du côté du criminel Lula». Un autre dénonce: «Lula est un politicien gauchiste-globaliste corrompu. Avec toute probabilité des élections truquées (…). Vous ne parlez pas au nom des Suisses». Plusieurs messages reprochent au président de ne pas respecter la neutralité suisse où de se mêler de ce qui ne lui regarde pas.

«On soutient les fraudeurs?»

Les questions dérangeantes se suivent: «Les agressions sont des actes condamnables, mais comment peut-on voler le peuple, piller les ressources, finir en prison et être élu. De quelle démocratie parlons-nous Monsieur Berset?» Ou encore: «Pouvez-vous nous nous éclairer officiellement sur les raisons profondes de ce mouvement, lutte du peuple contre une fraude électorale ou pas?» Un autre persifle: «On soutient les fraudeurs?».

Souvenirs du Covid-19

Les commentaires à la suite du tweet d’Alain Berset ne se contentent pas d’évoquer les événements du Brésil et dérapent fatalement sur la période du Covid-19: «Un jour, tout ce que vous avez fait à notre peuple va se payer», menace un tel. Des propos appuyés par divers commentaires de ce genre: «Le respect de la démocratie? Comment avez-vous trompé le peuple pendant la «pandémie»?»

Certains opposants à la politique sanitaire diffusent des vidéos prises lors des manifestations contre la loi Covid-19 et l’intervention des forces de l’ordre en Suisse. Un antivax anonyme aligne une trentaine de publications autour des effets secondaires des vaccins, où des personnes seraient décédées prématurément. Enfin, le contenu de certaines remarques vise la vie privée d’Alain Berset sur un ton insultant et diffamatoire.

L’important, c’est le message

Dans tout ce fatras, on trouve quelques rares messages positifs: «Un homme n’a pas peur de prendre des positions fermes! Merci M. Berset». Étant donné la tonalité des commentaires qui suivent le message présidentiel, vaut-il encore la peine d’utiliser ce réseau social? Pour le porte-parole d’Alain Berset, Christian Favre: «Ce qui compte pour nous est de faire passer le message officiel pour le Brésil, les institutions et Lula. Nous ne prenons pas position sur le reste. Ne pas faire de message à cause des commentaires négatifs n’est pas une option».

Cela dit, Alain Berset a connu pareille situation durant toute la phase du Covid-19. Aujourd’hui, depuis que Twitter a changé de propriétaire, la modération de ses contenus a quasi disparu et à Berne d’aucuns s’interrogent aussi sur l’avenir de son utilisation dans ces conditions.

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