Hockey sur glace«Confiance» est le mot d’ordre de l’équipe de Suisse
À quelques heures d’affronter les Etats-Unis ce jeudi soir (19h20) en quart de finale du Championnat du monde, la sélection de Patrick Fischer transpire la sérénité. Tout en gardant les pieds sur terre.
- par
- Chris Geiger Helsinki
Mercredi après-midi, dans les couloirs du Helsinki Ice Hall, se dégageait comme un parfum de sérénité alors que les internationaux suisses et le coaching staff se succédaient devant les médias nationaux. À quelques heures de disputer le match le plus important de leur Championnat du monde, les principaux protagonistes sont apparus calmes, impassibles, comme sûrs de leurs forces.
Il faut dire que la sélection à croix blanche, avec ses sept succès en autant de sorties depuis le début du tournoi, a pour l’heure réussi un parcours parfait dans la capitale finlandaise. De quoi aborder le quart de finale contre les Etats-Unis, fixé jeudi soir (19h20), avec de légitimes ambitions. Mais sans basculer dans l’euphorie.
«Ça a évidemment fait du bien au moral et à la confiance d’avoir gagné les sept premiers matches, concède Andrea Glauser. Pour autant, on n’a rien encore gagné. Contre les Américains, la compétition recommence à zéro. Le match aussi. On devra donc être prêts. Eux le seront. On va tout donner, comme on l’a fait lors des autres rencontres.»
Exigeant, Christoph Bertschy rejoint l’analyse de son coéquipier au Lausanne HC la saison dernière. Pour le futur joueur de FR Gottéron, le premier tour n’a pas été parfait malgré les 20 unités glanées. Mais il a eu le mérite de booster les certitudes à l’intérieur du groupe.
«Je pense qu’on est tous confiants, avoue l’attaquant de 28 ans. On a vécu la phase de poules souhaitée avec ces sept victoires. Il y a certes eu certains moments qui ne se sont pas déroulés comme on l’aurait espéré, mais on a globalement réussi à jouer le jeu qu’on voulait. Si on continue comme ça, si on amène la même énergie et la même solidarité que jusqu’à présent, on a une très grande chance de gagner ce match.»
Sortir les USA de leur match
Pour y parvenir, l’équipe de Suisse va évidemment devoir tenir compte de la manière de jouer des Américains. Mais elle ne voudra pas pour autant renier ses valeurs qui ont fait sa force jusqu’à présent.
«Je ne pense pas qu’il faille trop s'attarder sur l’équipe adverse, reprend Andrea Glauser. Il faudra jouer notre jeu. C’est-à-dire être rapides, beaucoup patiner et jouer physique. À l’image du match contre les Canadiens, il va falloir leur mettre des checks afin qu’ils sortent un peu de leur match, qu’ils râlent auprès des arbitres. Surtout, il ne faudra jamais abandonner.»
Car l’équipe américaine, malgré ses défaites face aux Finlandais (1-4) et aux Tchèques (0-1) lors de la phase de poules, demeure talentueuse. Elle n’a certes terminé qu’au quatrième rang du groupe B, mais elle possède un effectif composé majoritairement de joueurs de NHL. De quoi rendre méfiant Patrick Fischer.
Premier trio de feu
«On sait que les Américains ont une jeune équipe, composée de bons joueurs, explique le sélectionneur national. Je pense notamment au premier trio Hartmann-Boldy-Galchenyuk. C’est clairement la meilleure ligne, même si les autres sont également dangereuses. Jusqu’à maintenant, ils n’ont joué qu’avec cinq défenseurs durant trois matches. Ce qui est clairement bon pour nous car on a l’ambition d’énormément les presser et d’attaquer un maximum leur défense. On va d’ailleurs vouloir faire ça durant les 60 minutes.»
Présent tant en Slovaquie en 2019, qu’en Lettonie en 2021, Christoph Bertschy ne veut pas vivre un troisième échec de rang dans un Championnat du monde. Encore moins ressentir la désillusion de s’incliner une nouvelle fois dans les ultimes secondes de la partie.
«Je sens qu’à l’intérieur du groupe, je ne suis pas seul à être habité par cette envie de vaincre, glisse-t-il, revanchard. Les nouveaux sont là pour gagner et pour jouer avec fierté. Je pense d’ailleurs qu’il ne faut pas changer grand-chose dans notre jeu. On va bien sûr toujours adapter quelques détails par rapport à notre adversaire, mais on veut imposer notre jeu. On a la qualité pour le faire.»
Ce n’est pas Patrick Fischer qui contredira son joueur. Le technicien zougois, qui a procédé à un rajeunissement de son équipe après les derniers Jeux olympiques de Pékin, veut tirer le positif des dernières déconfitures vécues par sa sélection.
«Entre la finale perdue aux tirs au but (ndlr: en 2018) et les quarts de finale pour quelques secondes (2019 et 2021), c’est vrai qu’on a récemment subi plusieurs défaites qui ont fait mal, se remémore-t-il. Mais c’est notre chemin et je ne voudrais pas le changer. On doit apprendre de ces revers car on veut aller à Tampere. On est toutefois conscients que ce ne sera pas facile.»
Jeudi soir au Helsinki Ice Hall, l’équipe de Suisse devra prouver que, même rajeunie, elle est devenue plus mature dans les moments-clés. Histoire que la (légitime) confiance affichée à l’heure d’entamer la phase à élimination directe ne lui revienne pas en pleine face tel un boomerang.