Hockey sur glaceChris McSorley n’a peut-être pas encore dit son dernier mot en National League
Chris McSorley et le HC Lugano se sont séparés «d’un commun accord» samedi. Le Canadien de 60 ans, qui reste engagé dans le projet de patinoire à Sierre, ne tourne pas pour autant le dos au coaching ni au management sportif.
- par
- Cyrill Pasche
Si John Fust semble toujours être en sursis sur le banc des Lions à Lausanne, Chris McSorley est passé à la trappe samedi passé au HC Lugano. Un communiqué du club tessinois, évoquant une «séparation d’un commun accord» avec le coach ontarien de 60 ans, a acté le premier limogeage d’un entraîneur cette saison.
Y en aura-t-il d’autres? Lausanne et Langnau semblent être les autres points chauds bouillants en National League. Mais pour le reste, la stabilité et la continuité devraient prévaloir dans la majorité des clubs de l’élite.
Lâché par les cadres de l’équipe
Chris McSorley, tout puissant durant une vingtaine d’années à Genève, n’a pas fait exception au sud du Tessin, là où la durée de vie des entraîneurs n’excède généralement pas deux saisons. Les fans du HC Lugano ne sont pas dupes, et l’ont fait savoir aux joueurs via une banderole après l’annonce du départ de McSorley: «Battez-vous et mouillez le maillot! Ce n’est pas toujours à l’entraîneur de payer les pots cassés»
Le sort de l’Ontarien, engagé il y a 17 mois avec pour mission de remporter le titre national d’ici à 2024, semblait déjà scellé dès les premiers matches de l’exercice 2022-2023, lorsque plusieurs cadres de l’équipe se sont plaints ouvertement auprès de la direction du club, selon plusieurs sources concordantes. «Quand on n’est plus entraîneur et propriétaire d’un club, c’est plus compliqué, n’est-ce pas», nous a glissé, ironiquement, un ancien joueur des grandes années de McSorley à Genève.
Trois coachs virés en 2021-2022
En cause, son système de jeu considéré comme «archaïque». «Il n’y a rien qui est plus éloigné de la réalité, cela n’avait rien à voir avec mon système ou ma gestion des joueurs», contre le Canadien. «J’ai coaché plus de 2000 matches dans ma carrière et reste très confiant quant à mes capacités d’entraîneur.»
Lâché dès le départ par ses joueurs clés (comme le capitaine Mark Arcobello), avec un vestiaire qui lui a très vite tourné le dos, McSorley n’avait aucune chance de durer sur le banc du HC Lugano. «Les exigences à Lugano sont très élevées. Je tourne la page et souhaite tout le meilleur au club et aux joueurs», relativise McSorley, pour qui cette séparation, qui était dans l’air depuis plusieurs semaines, n’a pas été une grande surprise. Son contrat portait encore jusqu’en 2024.
Un style qui ne plaît plus
«Aujourd’hui, les joueurs veulent être entraînés par des coachs modernes et novateurs, comme le sont Dan Tangnes à Zoug ou Stefan Hedlund à Rapperswil, nous a expliqué un ancien international. En 2022, ils ne veulent plus des anciennes méthodes de McSorley.» Le Canadien se serait entêté jusqu’au bout avec ses idées et les préceptes qui avaient fait son succès à Genève une décennie plus tôt.
Le hockey actuel, désormais fortement influencé par les entraîneurs nordiques, a-t-il encore de la place pour des coachs «à l’ancienne» comme McSorley?
Si l’ancien patron de Genève-Servette devrait désormais s’impliquer encore davantage dans le projet de nouvelle patinoire à Sierre, il n’exclut pas de rester proche de la glace. «Si des opportunités de coaching ou de management se présentent, je vais les étudier et les considérer. Mais je n’ai eu aucune discussion sérieuse en ce sens pour l’instant. Je ne suis pas pressé.»
Pour la petite histoire, c’est lui qui avait à l’époque ouvert les portes du Lausanne HC à Petr Svoboda, une connaissance de longue date…