Entrée de la Suède et de la FinlandeL’OTAN lance formellement le processus d’adhésion
Dans une déclaration commune, les dirigeants de l’Alliance affirment avoir «décidé aujourd’hui d’inviter Stockholm et Helsinki à devenir membres et à signer les protocoles d’adhésion».
Les dirigeants de l’OTAN ont lancé formellement mercredi, lors de leur sommet à Madrid, le processus d’adhésion de la Suède et de la Finlande, rendue possible par la levée du veto turc mardi soir. «Nous avons décidé aujourd’hui d’inviter la Finlande et la Suède à devenir des membres de l’OTAN et avons décidé de signer les protocoles d’adhésion», ont dit les dirigeants de l’Alliance dans une déclaration commune.
Cet élargissement de l’OTAN aux deux pays nordiques, dont l’entrée formelle doit être ratifiée par les parlements des 30 Etats membres et pourrait prendre plusieurs mois, a suscité mercredi la colère de Moscou. C’est «un facteur profondément déstabilisateur pour les affaires internationales», a dit le vice-ministre des Affaires étrangères Sergueï Riabkov, qui a dénoncé un mouvement «agressif» à l’égard de la Russie.
Dans un communiqué, la diplomatie russe a également menacé de représailles la Norvège, accusant ce pays membre de l’OTAN de bloquer le transit de marchandises à destination des Russes installés sur un archipel arctique norvégien, le Svalbard.
«Cruauté épouvantable» de Moscou
L’Ukraine peut compter sur le soutien de l’OTAN «aussi longtemps qu’il le faudra», a déclaré en parallèle mercredi à Madrid le secrétaire général de l’Alliance, dont les dirigeants ont dénoncé la «cruauté épouvantable» de Moscou. «L’épouvantable cruauté de la Russie provoque d’immenses souffrances humaines et des déplacements massifs, touchant de manière disproportionnée les femmes et les enfants. La Russie porte l’entière responsabilité de cette catastrophe humanitaire», ont-ils dit dans une déclaration commune publiée à l’occasion de leur sommet à Madrid.
Avec les annonces de Madrid, «l’OTAN a prouvé qu’elle pouvait prendre des décisions difficiles mais essentielles», s’est félicité sur Twitter le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, saluant la «position lucide» de l’organisation sur la Russie et sa «position forte» sur l’Ukraine. Invité quelques heures plus tôt à s’exprimer devant les dirigeants de l’Alliance en visioconférence, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait demandé un soutien militaire et financier accru pour permettre à l’Ukraine de résister face à «l’artillerie russe».
La Chine, «un défi»
L’OTAN a également jugé mercredi que la Chine représentait un «défi» pour les «intérêts» et la «sécurité» des pays de l’Alliance, dans sa nouvelle feuille de route stratégique adoptée à l’occasion de son sommet de Madrid. «Les ambitions déclarées de la Chine et ses politiques coercitives défient nos intérêts, notre sécurité et nos valeurs», écrit l’OTAN dans ce «concept stratégique» en dénonçant également le «partenariat stratégique» entre Pékin et Moscou contre l'»ordre international».
C’est la première fois que ce document évoque la Chine, qui ne relevait traditionnellement pas de la mission de l’Alliance atlantique. «La Chine emploie un large éventail d’outils politiques, économiques et militaires afin d’accroître son influence internationale (...) tout en restant opaque sur sa stratégie, ses intentions et son renforcement militaire», poursuit l’OTAN.