Formule 1Lewis Hamilton en a perdu sa voix
Le Britannique signe sa première pole position depuis fin 2021. Et va tenter de transformer cette première place en victoire. Sa dernière remonte aussi à décembre 2021, il y a un an et demi.
Pour 17 centimètres
Ça ne lui était plus arrivé depuis le Grand Prix d’Arabie saoudite, en décembre 2021, il y a plus de 18 mois. À Budapest, Lewis Hamilton a signé la pole position du Grand Prix de Hongrie, avec une avance de 3 petits millièmes sur Max Verstappen, soit l’équivalent de 17,15 centimètres après un tour de plus de 4,3 kilomètres! Pour le Britannique, c’était la 104e pole position de sa carrière, mais elle lui a semblé comme la première. Très ému après avoir signé son chrono, il était en larmes dans sa monoplace et en a perdu sa voix. «C’est tellement de travail de la part de toute l’équipe, c’était tellement dur ces deux dernières années. C’est comme ma première victoire, en 2007, explique le septuple champion du monde. L’an dernier, je n’aimais pas du tout la voiture, et quand je suis monté dans celle-ci, en mars dernier, j’ai eu le même sentiment désagréable. Il a fallu énormément travailler pour en corriger les défauts, et nous y parvenons petit à petit. Quoique ici, aucune nouveauté n’a été apportée à la voiture, c’est la même qu’il y a deux semaines.»
Une histoire de dixièmes
Au moment d’attaquer son dernier tour de qualification, Lewis Hamilton savait qu’il devait progresser d’un peu plus d’un dixième pour battre le chrono de Max Verstappen. «À la fin, il fallait que je donne tout. J’avais un dixième et demi de retard, et je supposais qu’il (ndlr: son adversaire, Max Verstappen) allait encore progresser d’un dixième, donc je devais en gagner presque trois. Je savais que nous étions plus faibles aux virages 4 et 11, alors, au 4, j’ai jeté la voiture à fond, sans lever le pied, il fallait que ça passe, et c’est passé! Je crois que je n’aurais pas pu améliorer d’un seul millième!» Au passage, le Britannique signe sa neuvième pole sur le même circuit, un nouveau record (qu’il tenait jusque-là à égalité avec Michael Schumacher).
Alonso: c’est la faute de Pirelli
À Silverstone, le Grand Prix précédent, Pirelli a totalement changé sa gamme de pneus, alignant des architectures différentes, capables de mieux résister à la charge aérodynamique des monoplaces - charge qui ne cesse d’augmenter au fil du travail des ingénieurs. Cette nouvelle gamme de gommes ne semble convenir ni Aston Martin, ni aux Red Bull. C’est en tout cas l’avis de Fernando Alonso. «Pirelli a changé ses pneus, en assurant tout le monde qu’il n y aurait aucune différence, se plaint l’Espagnol. Mais on voit bien qu’il y en a une: depuis que ces pneus sont là, les Red Bull et nous sommes en difficulté.»
Chez Red Bull, pourtant, on se refuse à accuser les gommes. «C’est juste que l’équilibre n’est pas bon», explique Max Verstappen. «La voiture est atroce, atroce, j’ai dû me battre pendant toutes les qualifications, en fait pendant tout le week-end. La voiture n’était pas constante, elle survirait puis sous-virait, j’ai dû faire avec…»
Meilleure qualif en 11 ans
À la fin de la première séquence de qualification (Q1), Guanyu Zhou était en tête du classement général. Grosse surprise dans le paddock - et effet collatéral du nouveau règlement obligeant tous les pilotes à rouler en pneus durs pendant cette première partie des qualifications. Mais au final, les deux Sauber ont confirmé cette excellente première impression puisque le pilote chinois s’est qualifié en 5e place - sa meilleure qualification de la saison - tandis que Valtteri Bottas, sur l’autre Sauber, s’est qualifié 7e.
Au final, l’écurie de Hinwil (ZH) réussit sa meilleure qualification de groupe depuis 2012! «Quel incroyable sentiment que cette 5e place», se réjouissait Guanyu Zhou après les qualifications. «Je dois dire que le tracé
de ce circuit convient très bien à notre voiture, ce qui s’annonce bien pour la course.»
Ferrari victime de l’ATA
Si Charles Leclerc se retrouve 6e sur la grille de départ, Carlos Sainz a raté la marche de Q3 (celle des dix premiers), pour deux millièmes seulement (soit l’équivalent de 11 centimètres). «Je pense que nous sommes une victime collatérale du nouveau règlement essayé ici, avance l’Espagnol. Nous n’avons presque pas pu tourner vendredi pour régler la voiture puisqu’il n’y avait pas assez de pneus pour le faire. Je comprends qu’ils veulent épicer le spectacle, mais là ça n’a pas de sens. »
Pour Charles Leclerc, le manque de compétitivité des Ferrari s’explique surtout par le tracé, qui convient mal au châssis italien, mais aussi par le vent, assez fort samedi, et qui déstabilise davantage les Ferrari que les
autres monoplaces.