Football: Le FC Sion rêve secrètement de récupérer «sa» Coupe

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FootballLe FC Sion rêve secrètement de récupérer «sa» Coupe

Alors qu’un rendez-vous piégeux l’attend ce vendredi soir à Carouge, le club valaisan entend à nouveau briller dans sa compétition fétiche. Didier Tholot sait que la tâche s’annonce ardue. 

Nicolas Jacquier
par
Nicolas Jacquier
Le 7 juin 2015, Didier Tholot et les Valaisans avaient fêté sur la place de la Planta la conquête de la treizième Coupe.

Le 7 juin 2015, Didier Tholot et les Valaisans avaient fêté sur la place de la Planta la conquête de la treizième Coupe.

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On connaît l’histoire d’amour qui unit le FC Sion à la Coupe de Suisse, demeurée longtemps sa compétition favorite. De retour à Tourbillon, Didier Tholot le sait bien, lui qui avait offert aux Valaisans la treizième Coupe un soir de juin 2015 (3-0 contre Bâle à Saint-Jacques).

Mais cette belle histoire est contrariée depuis la perte du trophée en 2017 (défaite 3-0 en finale contre ce même FC Bâle à Genève). Comme en témoigne l’impressionnante série de revers concédés depuis lors, avec notamment plusieurs éliminations prématurées faisant tache dans le paysage.

On rembobine la série de malheurs valaisans:

2017-2018: sorti en seizièmes de finale par le SLO, qui évoluait alors en Promotion League (défaite 2-1 ap à Vidy).

2018-2019: Sion échoue face à Bâle, au stade des quarts de finale (2-4 ap à Tourbillon).

2019-2020: défaite en demi-finale face à Young Boys, futur vainqueur (3-1 à Berne).

2020-2021: opposé à Aarau, Sion ne passe pas le cap des huitièmes (élimination 4-2 ap au Brügglifeld).

2021-2022: déroute valaisanne à la Pontaise, où le SLO, large vainqueur 4-0, lui administre une leçon dès les 16es.

2022-2023: à Tourbillon, le futur relégué, coaché par Christian Constantin en la circonstance, prend une claque contre Lugano en quarts (0-3 à Tourbillon).

Six années de Coupe pour autant d’échecs ayant enterré ses illusions. Qu’en sera-t-il dans quelques heures sur le synthétique de la Fontenette?

Remplaçant Fabio Celestini sur le banc de Tourbillon, Christian Constantin n’avait pas hésité à coacher son équipe lors du dernier match de Coupe du FC Sion, le 1er mars dernier. En pure perte.

Remplaçant Fabio Celestini sur le banc de Tourbillon, Christian Constantin n’avait pas hésité à coacher son équipe lors du dernier match de Coupe du FC Sion, le 1er mars dernier. En pure perte.

Pascal Muller/freshfocus

Une réalité à affronter

Avec Étoile Carouge, Sion a hérité du rendez-vous le plus piégeux qui soit. De toutes les formations de Swiss Football League, le club de Tourbillon est sans conteste le moins bien loti, alors qu’il caresse paradoxalement l’espoir, sans trop l’avouer ouvertement, d’aller au bout dans sa compétition fétiche. On se souvient qu’en 2006, Sion, dirigé alors par Christophe Moulin, avait soulevé le trophée alors qu’il évoluait en Challenge League, ce qu’aucune formation n’avait précédemment réussi (5-3 tab, 1-1 ap contre YB).

Mais avant de rêvasser et de perpétuer éventuellement la légende, il y a un premier très sérieux obstacle à franchir et une réalité à affronter. Au moment où les Stelliens, désormais entraînés par Adrian Ursea, espèrent rééditer leur formidable parcours de la saison 2021-2022 qui les avait vus éliminer successivement Winterthour et Bâle avant d’échouer contre Saint-Gall en quart de finale, le visiteur ne devra pas baisser sa garde s’il entend sortir indemne du traquenard de la Fontenette, ce qui reviendrait à confirmer son excellent début de saison.

«Tous les matches peuvent être des pièges s’ils ne sont pas abordés de la bonne manière.»

Didier Tholot, coach du FC Sion

Pour ce faire, rien n’a été laissé au hasard. Voici six jours, tout le staff sédunois s’était ainsi déplacé à Bouleyres afin d’assister à la victoire de Carouge contre Bulle (2-1).  «Il s’agit de prévenir les forces et faiblesses des adversaires, mais aussi de les considérer, convient Didier Tholot. Tous les matches peuvent être des pièges s’ils ne sont pas abordés de la bonne manière.» Afficher la juste mentalité s’avérera donc primordial.

S’il n’a pas oublié les émotions uniques qu’avait pu (lui) procurer le sacre de 2015, le coach de Tourbillon, qui avait aussi remporté la finale de 2009, sait que Sion en est encore éloigné. «Ces deux victoires en finale restent évidemment de magnifiques moments, assure Tholot sur le site du club sédunois. Quand tu vis des moments comme ceux-là, tu as envie de les revivre. Chaque saison est différente, mais on va mettre toutes nos tripes pour aller le plus loin possible dans la compétition.»

Invaincu en championnat où Timothy Fayulu n’a toujours pas encaissé le moindre but en 360 minutes, Sion devra s’appuyer sur les valeurs de solidarité que lui a inculquées son entraîneur pour se rapprocher de son ambition ultime. «En Valais, souffle son coach, on connaît tous l’importance de la Coupe.»

Pour Sion, autant s’en montrer digne au moment de cultiver l’objectif secret de récupérer «son» bien le 2 juin 2024. 

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