SuisseAgriculture: revenus en hausse en 2020, la météo gâche 2021
La pandémie de Covid-19 a été globalement bénéfique pour les paysans suisses l’an dernier, mais le mauvais temps de cet été ternit le tableau.
L’an dernier, le revenu agricole moyen en Suisse a augmenté de 6,7% par rapport à 2019 pour atteindre en moyenne 79’200 francs par exploitation. C’est ce que montrent les derniers chiffres d’Agroscope publiés mardi. Selon le centre de compétence de la Confédération pour la recherche agronomique, cette augmentation est due essentiellement à trois facteurs: le marché porcin a poursuivi son redressement, la demande intérieure de denrées alimentaires suisses a augmenté en raison de la pandémie de Covid-19 et la production végétale a bénéficié de bonnes conditions météorologiques.
Malgré les turbulences qu’elle a provoquées sur les marchés agricoles et agroalimentaires, la pandémie a eu des répercussions globalement positives sur la demande indigène de denrées alimentaires d’origine suisse. La viande bovine et la viande de volaille, les œufs, le lait, les légumes et les fruits frais en ont particulièrement bénéficié.
Les prix ou le volume des ventes ont ainsi augmenté, ce qui a entraîné une hausse des recettes pour les exploitations agricoles. En outre, pendant la pandémie, on a observé un transfert entre les canaux de distribution, dont a bénéficié la vente directe à la ferme. Les conditions météorologiques ont globalement favorisé la production végétale. Les récoltes ont été plus importantes, notamment pour les légumes, les fruits, le colza et les céréales.
Vignes et betteraves en baisse
Ces évolutions positives ont compensé la baisse des récoltes en viticulture et dans les betteraves à sucre, les problèmes de débouchés qui se sont accentués sur le marché du vin en raison de la pandémie ainsi que l’augmentation des charges.
Parallèlement à cette situation, l’Office fédéral de la statistique publie des premières estimations, moins réjouissantes, pour l’année en cours. Selon ces chiffres, l’agriculture suisse devrait générer en 2021 une valeur ajoutée brute de 4,1 milliards de francs, en baisse de 6,6% par rapport à l’année précédente.
La production totale a reculé, tandis que les coûts de production ont augmenté, constate l’OFS. En cause: les mauvaises conditions météorologiques qui ont touché la plupart des cultures. Un printemps froid, des périodes de gel, de la grêle, un été pluvieux ainsi qu’un ensoleillement limité «impactent fortement les cultures» selon le communiqué publié mardi.
Les récoltes de fruits à noyau, en particulier des abricots et des prunes, sont parmi les plus faibles de ces deux dernières décennies. Les récoltes de foin ont été compliquées. Les moissons ont été retardées et sont mitigées, résultant en une baisse de 13% de la valeur de production en céréales. Celle des pommes de terre est également en recul de 15%. Les betteraves sucrières, dont la surface cultivée est en baisse, ont également souffert (–14%). Malgré cela, la production animale poursuit dans son ensemble sa progression, précise l’OFS, en soulignant que la valeur de production porcine chute, elle, de 10,4%.