Iran: Deux nouveaux morts après le décès d’une jeune femme

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IranDeux nouveaux morts après le décès d’une jeune femme

Dans la nuit de mardi à mercredi, deux personnes sont mortes en Iran, alors qu’elles participaient à une manifestation pour protester après le décès d’une jeune femme arrêtée par la police.

La mort de Mahsa Amini a secoué le pays.

La mort de Mahsa Amini a secoué le pays.

AFP

Deux autres manifestants ont été tués en Iran lors de protestations dans la nuit de mardi à mercredi, selon un groupe de défense des droits humains, alors que les manifestations se multiplient dans le pays, après la mort d’une jeune femme détenue par la police des mœurs.

Mahsa Amini, âgée de 22 ans et originaire de la région du Kurdistan (nord-ouest), a été arrêtée le 13 septembre, à Téhéran, pour «port de vêtements inappropriés» par la police des mœurs, une unité chargée de faire respecter le code vestimentaire strict dans la République islamique. Les femmes ont pour obligation de se couvrir les cheveux, et la police des mœurs leur interdit en outre de porter des manteaux courts au-dessus du genou, des pantalons serrés, des jeans troués, ainsi que des tenues de couleurs vives, entre autres.

Tombée dans le coma

La jeune femme, dont le prénom en kurde est Zhina, est tombée dans le coma après son arrestation et décédée le 16 septembre à l’hôpital, selon la télévision d’État et sa famille. Cette affaire a provoqué une vague de colère en Iran et de vives condamnations internationales, notamment de l’ONU, des États-Unis et de la France.

Les manifestations se sont poursuivies pour la cinquième nuit consécutive dans les rues d’une quinzaine de villes iraniennes. Des manifestants en colère ont bloqué la circulation, incendié des poubelles et des véhicules de police, lancé des pierres sur les forces de sécurité et scandé des slogans hostiles au pouvoir, selon l’agence officielle Irna.

Des manifestations nocturnes

La police a utilisé des gaz lacrymogènes et procédé à des arrestations pour disperser la foule, a précisé l’agence. Des hommes et des femmes, dont beaucoup avaient ôté leur foulard, se sont rassemblés à Téhéran et dans d’autres grandes villes du pays, selon la même source.

Les manifestations se déroulent la nuit, car elles sont organisées le soir après le travail. Selon l’association de défense des droits humains Hengaw, six personnes ont été tuées au total depuis le début des manifestations réprimées par la police: deux à Divandareh, et une dans quatre autres villes, Dehgolan, Saqqez, Urmia, et Piranshahr.

Le ministre iranien des Télécommunications, Issa Zarepour, a évoqué mercredi la possibilité de restrictions d’accès à Internet dans le pays pendant les manifestations «en raison des problèmes de sécurité», a-t-il dit, cité par l’agence de presse ISNA.

«Crise sociétale»

Réagissant aux condamnations internationales, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, a condamné mardi soir ce qu’il a qualifié de «positions interventionnistes étrangères». «Il est regrettable que certains pays tentent de profiter d’un incident faisant l’objet d’une enquête pour poursuivre leurs objectifs et désirs politiques contre le gouvernement et le peuple iraniens», a-t-il déclaré.

Une vidéo tournée dans la ville de Shiraz (sud) montre les forces de sécurité ouvrant le feu sur des participants aux manifestations qui se sont poursuivies jusqu’aux premières heures du matin, mercredi. Les manifestations semblent désormais s’étendre à l’ensemble du pays, y compris à la ville sainte de Qom, à la ville natale du guide suprême iranien Ali Khamenei - qui s’est exprimé lors d’un événement à Téhéran, mais sans aucune mention de manifestations.

D’autres images vidéo montrent des manifestants ripostant aux forces de sécurité en arrachant des bombes lacrymogènes aux forces de l’ordre et en les empêchant de procéder à des arrestations. L’une des principales tendances virales sur les réseaux sociaux est de voir des femmes mettre le feu à leur foulard.

(AFP)

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