SuisseL’ASLOCA monte au front pour les locataires «sous pression»
Loyers à la hausse, pénurie de logements, prix de l’énergie: l’association dresse un catalogue de revendications pour soulager les locataires toujours plus sous pression ces dernières années.
- par
- Christine Talos
L’ASLOCA est très inquiète pour les locataires: «Nous sommes assis sur une bombe sociale à retardement: la situation est précaire depuis longtemps pour les locataires à bas revenus, mais la classe moyenne est également touchée. La politique doit agir de toute urgence», a lancé lundi Carlo Sommaruga, président de l’Association suisse des locataires, devant les médias.
L’ASLOCA a publié un papier de position et toute une série de revendications pour venir en aide aux locataires, de plus en plus malmenés ces dernières années puisqu’ils doivent faire face à des loyers qui explosent, un manque drastique de logements à un prix abordable, sans oublier l’augmentation des prix de l’énergie et la hausse du taux d’intérêt de référence.
Les locataires n’osent pas faire valoir leurs droits
Or la responsabilité de se défendre contre la hausse des loyers repose uniquement sur les locataires, rappelle l’ASLOCA. Mais ils se trouvent dans une situation de dépendance et n’osent souvent pas faire valoir leurs droits. Conséquence: des loyers abusifs qui font que les ménages ont payé, rien qu’en 2021, 10,4 milliards de francs en trop, dénonce l’association. Du coup, elle réclame la mise en place rapide d’un mécanisme de contrôle institutionnel et automatique des loyers et des rendements.
L’ASLOCA pointe aussi du doigt les rendements abusifs «pour lesquels aucune prestation n’a été fournie et qui se retrouvent directement dans la poche des groupes immobiliers». Ils s’élèveraient à 370 francs par mois en moyenne, «une somme qui aurait mieux été investie dans une sortie en famille ou une formation continue», souligne-t-elle. Elle réclame du coup un droit de préemption des communes et des cantons sur les immeubles privés, des zones pour la construction de logements d’utilité publique, ainsi que l’abrogation des assouplissements de la Lex Koller.
Le droit du bail sous pression à la session de printemps
L’ASLOCA aura aussi de quoi faire lors de la session de printemps. En effet, le National va se pencher le 7 mars sur deux attaques de la droite contre le droit du bail. Il s’agit d’abord d’une initiative de l’ex-député Hans Egloff (UDC/ZH) pour empêcher les sous-locations abusives. Le bailleur devrait à l’avenir donner son consentement par écrit. Il pourrait également refuser la sous-location si elle dure plus de deux ans ou présente des inconvénients majeurs, demande-t-il. L’autre projet émane de l’ex-conseiller national Giovanni Merlini (PLR/TI), qui veut lui simplifier les résiliations du bail quand un propriétaire veut récupérer le logement pour ses besoins propres. Il propose de réduire fortement la durée de procédures civiles.