MalaisiePlus de 9,7 millions d’électeurs sont attendus aux urnes
Les Malaisiens votent samedi dans six Etats pour élire les 245 parlementaires des assemblées locales. L’issue de ce scrutin pourrait fragiliser le Premier ministre Anwar Ibrahim.
Les Malaisiens votent samedi dans six Etats pour élire les 245 parlementaires des assemblées locales, dont trois sont tenues par la coalition du Premier ministre Anwar Ibrahim, lors d’un scrutin largement perçu comme un référendum pour ou contre lui. Plus de 9,7 millions d’électeurs sont attendus aux urnes dans les Etats du Negeri Sembilan, du Selangor, du Penang, du Kedah, du Kelantan et du Terengganu. Pour l’instant, la coalition du Premier ministre Anwar Ibrahim, Pakatan Harapan, tient les trois premiers.
Les analystes estiment que ces élections dans près de la moitié des 13 Etats malaisiens, n’auront pas de conséquence immédiate sur la majorité des deux tiers dont dispose le Premier ministre au Parlement, mais leur issue pourrait le fragiliser et entamer sa base électorale, notamment malaise musulmane, dans ce pays d’Asie du Sud-Est où l’islam occupe une place prépondérante.
L’opposition confiante
Les trois autres Etats en jeu sont justement contrôlés par une puissante alliance rurale musulmane malaise, la coalition Perikatan Nasional, dirigée par l’ancien Premier ministre Muhyiddin Yassin. L’ethnie malaise représente les deux tiers des électeurs, dans un pays de 33 millions d’habitants où vivent d’importantes minorités chinoises et indiennes. Les bureaux de vote fermeront à 18h00 (10h00 GMT).
En amont du scrutin, Anwar Ibrahim a fait une tournée des six Etats pendant deux semaines de campagne, avec comme promesses une hausse des subventions aux cultivateurs de riz, une aide économique et des perspectives d’emploi.
En face, le Parti islamique pan-malaisien, un membre clé de l’opposition Perikatan avec 49 sièges sur 222 remportés à la chambre basse en 2022, a renforcé son discours basé sur la race et la religion pour exalter ses troupes. Le porte-parole du PAS, Khairil Nizam Khirudin, a déclaré à l’AFP que M. Anwar avait «beaucoup promis sans tenir» ses engagements. L’opposition se montre confiante.
Selon James Chin, expert de la Malaisie à l’université australienne de Tasmanie, les conséquences pourraient être «terribles» pour le Premier ministre s’il perdait ne serait-ce qu’un seul Etat, entre possible blocage de ses réformes et remise en cause de son avenir à la tête du pays. M. Anwar a été nommé Premier ministre en novembre 2022 à la suite d’élections qui n’ont donné la majorité à aucun parti, bien que sa coalition soit arrivée en tête.