FootballAprès son exploit, Delémont ne «veut pas s'arrêter là»
Le club jurassien a sorti Saint-Gall dimanche. En 8e de finale, il recevra Lucerne, un adversaire qu’il avait éliminé aux tirs au but il y a un peu plus de dix ans.
- par
- Renaud Tschoumy
Est-il écrit que les SR Delémont sont une équipe de Coupe? En tout cas, le club jurassien, désormais pensionnaire de Promotion League, a signé un nouveau glorieux chapitre de son histoire dimanche, en éliminant ni plus ni moins que Saint-Gall, actuel troisième de Super League. Le score? 2-1, acquis à la mi-temps. Le stade de la Blancherie, garni de près de 4000 personnes, a célébré ses héros comme il se devait.
François Béguelin, grand suiveur des SRD, s’est lâché dans les colonnes du Quotidien Jurassien: «C’est historique. Pour moi, c’était limite l’ascension en Ligue nationale A, le fameux printemps fou!» C’était en 1999, et c’est vrai que le club jurassien avait écrit une de ses plus belles pages cette année-là.
Delémont retrouve Lucerne
Mais on peut aussi citer ce jour d’automne 2012, quand Delémont s’était offert Lucerne en 32e de finale de la Coupe (1-1 ap, 6-5 aux tirs au but). Le héros du jour avait été le gardien alémanique Beat Weber: il avait en effet stoppé quatre penalties (un en tout début de match, puis trois dans la série de tirs au but). Ironie du (tirage au) sort, Delémont recevra Lucerne en 8e de finale cet automne (les matches sont prévus entre le 31 octobre et le 2 novembre).
Et au Jura, personne n’a oublié ce fameux lundi de Pâques 1982, quand Delémont, alors en première ligue, était venu s’imposer 1-0 à la Maladière contre le «grand» Xamax européen de Gilbert Gress. Le regretté Jean-René Moritz avait inscrit le seul but du match à la 81e minute.
Journaliste au Quotidien Jurassien, Christian Moser était évidemment présent dimanche à la Blancherie. «Si je devais établir le top 10 des meilleurs matches de Delémont, ce match contre Saint-Gall en ferait assurément partie, expliquait-il ce lundi matin. Au niveau des émotions, de l’engouement populaire, de la solidarité affichée par les joueurs, on a assisté à une des grandes performances de l’histoire du club.»
Ce qui ravit notre confrère, c’est la détermination immédiatement affichée par les Delémontains. «On aurait pu s’attendre à un gros pressing de Saint-Gall en début de match, mais il n’est jamais venu. Delémont a crânement joué sa chance et cette victoire n’a rien d’un hold-up, même si les dernières minutes ont été longues. Au niveau technique en tout cas, Delémont était égal à Saint-Gall.»
Sirufo et le souvenir de Lucerne
Ancien défenseur central des SR Delémont (de 2006 à 2013), et désormais entraîneur (depuis l’an passé), Anthony Sirufo (44 ans) a donc su trouver les mots justes pour motiver ses joueurs. Et les retrouvailles avec Lucerne vont lui rappeler un bon souvenir: en 2012, lors de la victoire contre Lucerne aux tirs au but, Sirufo avait disputé l’intégralité de la rencontre.
«Pas tout à fait, corrige-t-il en rigolant. J’avais été expulsé à la dernière minute des prolongations. Un attaquant lucernois partait seul au but et j’avais commis la faute classique d’un dernier défenseur pour empêcher qu’il n’aille marquer.»
Reste que Sirufo a apprécié ce qu’il a vu dimanche contre Saint-Gall. «On a fait une bonne première mi-temps, on a bien su gêner notre adversaire. En deuxième mi-temps, on a été un peu plus sous pression, mais on a su tenir. En fait, on a réalisé le match que doit faire une équipe de niveau inférieur qui mène au score. On s’est battu avec nos armes et ça a suffi. On a vraiment vécu un grand moment devant plus de 3900 spectateurs, et ce résultat représente une réelle progression pour le club.»
Et ce n’est peut-être pas fini, qui sait? «En tout cas, on n’a pas envie de s’arrêter là, confirme Sirufo. On va donc continuer à travailler et on verra bien.»