Islamisme: Le procès de la peur pour les juges valaisans

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IslamismeLe procès de la peur pour les juges valaisans

Lundi, lors du procès d’un jeune Afghan accusé de préparer un massacre, tout l’appareil judiciaire a été anonymisé au Tribunal de Sierre.

Eric Felley
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Tout l’appareil judiciaire du Tribunal de Sierre a été anonymisé afin d’éviter d’éventuelles représailles. (Image d’illustration)

Tout l’appareil judiciaire du Tribunal de Sierre a été anonymisé afin d’éviter d’éventuelles représailles. (Image d’illustration)

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C’est un procès plutôt étrange qui a eu lieu lundi, en Valais. Un jeune Afghan de 23 ans, déjà condamné pour tentative de meurtre, y était jugé pour des actes préparatoires délictueux en vue de commettre un assassinat. À cette occasion, tout l’appareil judiciaire du Tribunal de Sierre a été anonymisé, afin d’éviter d’éventuelles représailles.

Déjà condamné

Alors qu’il était mineur, le jeune Afghan avait déjà été condamné à une peine de quatre ans de prison pour tentative de meurtre. Durant sa détention à Pramont, il avait fait part, à plusieurs reprises, d’un plan visant à poignarder un gardien pour s’évader et commettre un massacre dans une boîte de nuit, en visant «des homosexuels ou des femmes en petites tenues», selon les termes rapportés par «Le Nouvelliste».

D’autres propos tenus en prison attestaient du caractère radicalisé de ce musulman, qui se considère comme un djihadiste proche de Daech et prêt à mourir en martyr. Pour le Ministère public valaisan, qui réclamait une peine ferme de quatre ans et 15 ans d’expulsion, le personnage a manifesté des intentions criminelles persistantes et sa dangerosité n’est plus à démontrer. En prison, même les gardiens auraient peur de lui.

Le besoin de sécurité

La défense a relevé le caractère plutôt fantasque du jeune homme: «Dans ce procès de la peur, a plaidé son avocat, l’accusation ne se résume qu’à pas grand-chose: la tentative de faire entrer à Pramont un pistolet qui n’a jamais existé, des prétendues armes coupantes et des déclarations d’intention. Pas de quoi perpétrer un massacre. Sa volonté de placer le Coran au-dessus de nos lois n’en fait pas, à elle seule, un coupable. Le besoin de sécurité ne doit pas conduire à la condamnation de mon client».

Risque de récidive

Finalement, le Tribunal n’a pas suivi le Ministère public, concernant la préparation du massacre dans la boîte de nuit, mais la menace sur un des gardiens. Il a fixé une peine de 30 mois, assortie d’une expulsion de dix ans. Étant donné que le personnage représente un danger et un risque de récidive, il risque fort d’être placé dans une institution, après avoir purgé sa peine.

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