Hockey sur glaceRetrouvailles au sommet entre Kevin Pasche et Noah Delémont
Après avoir développé une sincère amitié en équipe de Suisse, dans les différentes catégories juniors, le gardien et le défenseur ont partagé une glace de National League pour la première fois. C’était samedi lors de Bienne – LHC (1-2).
- par
- Chris Geiger - Bienne
Samedi soir, l’horloge de la Tissot Arena affiche 19h20. L’échauffement sur la glace touche à sa fin, le coup d’envoi du match de National League entre Bienne et Lausanne approche à grands pas. Avant de regagner leur vestiaire respectif, Noah Delémont et Kevin Pasche s’autorisent quelques instants de complicité sur la ligne médiane. L’image est sympa.
On retrouve les deux compères dans les couloirs de la patinoire seelandaise à l’issue de la partie, remportée par les Lions (1-2) grâce à leur infranchissable dernier rempart. «C’était un match intense, reconnaît le portier vaudois. Bienne a mis beaucoup de pucks sur le but. Il y avait beaucoup de trafic et pratiquement chaque shoot pris depuis la ligne bleue a été touché. Avec ma taille, j’aurais dû prendre quelques buts supplémentaires au-dessus des épaules. Je n’en ai finalement pris qu’un, sur un rebond.»
Auteur de 46 arrêts et logiquement élu meilleur joueur lausannois de la rencontre, Kevin Pasche arbore logiquement un grand sourire en évoquant sa performance. A-t-elle été motivée par l’échange avec Noah Delémont à quelques minutes du premier lâcher de puck de la soirée?
«Non, rigole-t-il. Simplement, je connais Noah depuis longtemps. On a joué ensemble en équipe nationale juniors. Ça fait du bien de parler avec des potes. On se demande comment va la vie, s’il va me marquer un but ou pas. Bref, on se challenge, puis on retrouve notre sérieux le temps du match. Personnellement, ce genre d’approche me convient bien: moins je me mets de pression, plus j’arrive à performer.»
Les 6408 spectateurs de l’ancien Stade de Glace ont pu le constater, pour la majorité à leurs dépens. Le défenseur biennois aussi. «C’est vrai que Kevin a fait un bon match, admet Noah Delémont, beau joueur. Il a réussi à arrêter les premiers pucks. Il a offert pas mal de rebonds, mais on n’a pas réussi à les reprendre. Il y avait tout le temps une canne lausannoise, ou Kevin qui était là. Il faut lui donner du crédit: ce soir (ndlr: samedi), il a fait un bon match. Tant mieux pour Lausanne, tant pis pour Bienne.»
«Roommates» avec Rochette
La pilule est toutefois plus facile à avaler pour l’arrière seelandais, content de retrouver son pote pour la première fois dans le cadre d’une rencontre de National League. «On a joué ensemble en équipe nationale, mais aussi dans les sélections romandes lorsqu’on était plus petits, se remémore-t-il, le sourire aux lèvres. On se connaît depuis un petit bout de temps, que ce soit avec Kevin ou avec Théo (ndlr: Rochette). Avec Théo, on a aussi partagé l’équipe nationale ensemble. Il était d’ailleurs mon partenaire de chambre. C’est sympa d’avoir gravi les échelons tous les trois et de se retrouver pour la première fois en Ligue A.»
Entre deux interviews, les trois amis prennent le temps de se chambrer, puis d’entourer en rouge la date de leurs prochaines retrouvailles (mardi 2 janvier 2024, à la Vaudoise aréna).
«Quand arrivera Lausanne, on aura à cœur de prendre notre revanche, avertit le No 9 du HCB. D’ici là, on espère récolter quelques victoires supplémentaires. Malgré la défaite, ça fait du bien de constater que la qualité du hockey qu’on propose actuellement est en adéquation avec nos attentes. En début de saison, on ne proposait pas du beau hockey et on perdait. Désormais, on se donne une grosse chance de gagner chaque soir. Ça veut dire qu’on travaille dans la bonne direction.»
Samedi, il a simplement manqué du réalisme et de l’efficacité aux Seelandais pour venir à bout d’une formation lausannoise en pleine confiance, qui campe désormais sur sept victoires sur ses neuf dernières sorties. S’il fait partie des grands protagonistes de cette série positive, Kevin Pasche sait toutefois que son avenir à Malley s’écrit en pointillés. Qu’adviendra-t-il lorsque Connor Hughes sera rétabli? Lui-même ne semble pas avoir la réponse.
«Je ne me pose pas trop la question pour l’instant car Connor n’est pas encore de retour, confie le jeune gardien (20 ans). Quand on me donne ma chance, j’essaie de la saisir. Lorsque le moment viendra, il faudra voir ce qu’il se passera. Mais c’est vrai que je ne pense pas faciliter la tâche à Lausanne en ce moment. Il faut que je continue de la sorte car c’est mon job. Je veux me faire ma place, même si je m’entends très bien avec les deux autres.»
Noah Delémont ne verrait assurément pas d’un mauvais œil une entrée dans la nouvelle année en compagnie de son pote.