SkicrossFanny Smith, vous n’en avez pas marre d’être toujours battue par Sandra Näslund?
La Vaudoise a encore été devancée par la Suédoise à San Candido (Italie). La question, volontairement provocatrice, a fait sourire la Vaudoise, qui possède le deuxième plus gros palmarès de son sport.
- par
- Christian Maillard
Fanny Smith (31 ans) s’est emparée de la 2e place de l’épreuve de Coupe du monde disputée ce jeudi à San Candido (Italie). La Vaudoise a été battue une fois encore par l’ultra-dominatrice de la spécialité, la Suédoise Sandra Näslund, qui s’est imposée pour la 39e fois. La Suissesse – 31 victoires en Coupe du monde à son actif - a signé son 71e podium dans la discipline. Un palmarès aussi fourni que Lara Gut-Behrami (39 victoires et 78 podiums) qui inspire le respect, forcément. C’est sur son home-trainer, alors qu’elle récupérait de ses efforts, qu’elle a répondu.
Fanny, bravo pour votre nouveau podium, le 71e de votre magnifique carrière. Mais n’en avez-vous pas marre d’être toujours battue par Sandra Näslund?
Mais je gagne aussi! J’ai le deuxième plus gros palmarès dans notre sport. Ensuite, il ne faut pas seulement se fier aux courses et aux résultats. De notre côté, on procède à énormément d’analyses en retour pour voir où on se situe exactement.
Et alors?
C’est clair que l’année des Jeux olympiques, il ne faut pas se leurrer. Avec tout ce qui s’est passé à Pékin, cela m’a énormément affecté. C’était compliqué. Il faut savoir aussi que les personnes d’où est partie cette disqualification sont encore là sur la Coupe du monde. Il y en a encore qui sont juges aujourd’hui. Il faut se rendre compte qu’à un moment donné, psychologiquement ce n’est pas facile. Du coup, je suis très fière de ce que j’ai réussi à accomplir avec tout ce qu’on m’a envoyé sur la figure, si j’ose m’exprimer ainsi. Et puis…
Et puis?
L’an passé, il y avait un truc avec Sandra Näslund où personne n’avait d’explications. Tout le monde se demandait comment c’était possible qu’elle possède des skis aussi rapides. Si on analyse ses courses, techniquement c’est un peu moins bien que nous mais ça va un peu plus vite. Cette année, je dirais que c’est plus ou moins normal par rapport à l’an passé où, rien que dans les départs, elle arrivait à nous mettre une grosse distance. Même si on a toujours été compétitrices, je reconnais que depuis le début de cette saison, c’est un peu moins bizarre…
Vous faites allusion aux contrôles du taux de fluor?
Je ne sais pas, je ne dis rien. Comme je vous l’ai dit, on analyse tous les points. Comme le matériel, où celui de Näslund est assez fou. En ce qui me concerne, je rappelle que j’ai changé le mien l’an passé et il ne faut pas se leurrer non plus. C’est comme l’alpin, avec Michelle Gisin ou Camille Rast, ça prend du temps. Quand on est devant, on attend toujours de nous qu’on gagne mais au final, si on effectue ce genre de changements, il faut être patient. Maintenant, avec ce que j’ai fait avec mon nouveau matériel, c’était tout de même pas mal de terminer 2e du général de la Coupe du monde, non?
Après une 3e place il y a dix jours à Val Thorens et un second rang ce jeudi, la victoire est-elle pour ce vendredi où on va reprendre les mêmes?
Je vais dans tous les cas tout faire pour y parvenir. C’est une piste où il s’agit d’avoir le couteau entre les dents, se montrer incisive et attaquer, tout est donc possible!