ValaisCraignant une pénurie, l’UDC veut renoncer au bio
Pour se préparer à «la crise alimentaire qui se profile», l’UDC du Valais romand veut réduire l’agriculture biologique pour augmenter la productivité. Un postulat va être déposé dans ce sens.
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L’UDCVr veut faire de la productivité agricole une priorité.
Getty Images/iStockphotoDans le contexte particulièrement tendu de la guerre en Ukraine et de la hausse globale des prix, l’UDC craint une pénurie alimentaire. La semaine dernière, le parti avait déjà exigé des «mesures provisoires et concrètes» afin d’intensifier la production agricole en Suisse. Et ce mardi, c’est sa section du Valais romand qui est montée au créneau.
Dans un postulat qui sera débattu jeudi au Grand Conseil valaisan, l’UDCVr évoque la «crise alimentaire qui se profile» et appelle les autorités à remettre la productivité agricole au centre de la politique cantonale. Pour «résister aux pressions extérieures», la section demande que tout soit mis en œuvre pour assurer à la Suisse «une autonomie suffisante».
Correction du Rhône
L’UDCVr propose un certain nombre de mesures telles qu’une «agriculture de proximité» favorisée ou une diminution du gaspillage alimentaire. Le parti demande également à ce que soient préservées «les terres dédiées à̀ la production agricole», visant notamment le projet Rhône 3 «qui ferait la part belle aux moustiques voulus par les milieux écolos».
Pour rappel, le projet vise une troisième correction du fleuve afin de lutter contre les crues. Les renaturations du Rhône empiéteraient alors inévitablement sur des terrains agricoles.
Sols «en piteux état»
La proposition la plus marquante du parti reste toutefois celle de «renoncer au bio et à la promotion de ce mode de production lorsqu’il conduit à des baisses sensibles de productivité». Contacté par «Le Nouvelliste», le député Blaise Melly (UDC/VS), coauteur du postulat, précise que le parti n’est pas «contre une agriculture biologique» et que «diminuer les produits de synthèse est souhaitable», mais que cela a toutefois «un effet négatif sur le rendement».
Un discours que ne partage pas Magali Di Marco (Les Verts/VS), qui y voit une tentative de «récupération politique»: «Il n’y a pas actuellement de pénurie alimentaire en ce qui concerne les denrées produites en Suisse, explique la députée. Le Valais ne va pas remplacer à court terme les produits importés d’Ukraine par sa propre production.»
Et d’ajouter: «On doit préserver nos sols qui sont en piteux état, et combiné avec le réchauffement climatique, on va avoir des pertes de productivité et c’est là qu’on aura des pénuries. Il faut un équilibre entre biodiversité et production.»