Manifestations en IranPour les autorités, le décès de Mahsa Amini est lié à une maladie
La jeune Kurde dont le décès est à l’origine des manifestations qui secouent l’Iran depuis trois semaines n’a pas succombé à cause de coups portés par les forces de l’ordre, selon un rapport médical.
En Iran, la mort en détention de Mahsa Amini, après son arrestation par la police des mœurs, est liée à une maladie du cerveau et n’a pas été causée par des coups, selon un rapport médical publié vendredi par la République islamique. Cette Kurde iranienne de 22 ans est décédée trois jours après son arrestation, le 13 septembre, pour infraction au Code vestimentaire strict de la République islamique, qui oblige notamment les femmes à porter le voile. Les manifestations ont été déclenchées dans plusieurs villes du pays après son décès, trois jours plus tard à l’hôpital.
Des dizaines de personnes, principalement des manifestants, mais aussi des membres des forces de sécurité, ont été tuées depuis le 16 septembre lors de rassemblements qualifiés d’«émeutes» par les autorités, alors que des centaines d’autres ont été arrêtées.
Liée à «une intervention chirurgicale à l’âge de 8 ans»
L’Organisation médico-légale iranienne a indiqué vendredi dans son rapport que «la mort de Mahsa Amini n’avait pas été causée par des coups portés à la tête et aux organes vitaux». Elle est liée à «une intervention chirurgicale pour une tumeur cérébrale à l’âge de 8 ans», selon le rapport publié par la télévision d’État. «Le 13 septembre, Mahsa Amini a soudainement perdu connaissance et s’est ensuite effondrée.»
«Elle a souffert d’un trouble du rythme cardiaque et d’une chute de tension artérielle. Malgré son transfert à l’hôpital Kasra et les efforts du personnel médical, elle est décédée le 16 septembre, des suites d’une défaillance d’organes multiples causée par une hypoxie cérébrale», a ajouté l’Organisation médico-légale.
Le 19 septembre, Amjad Amini, le père de Mahsa, avait indiqué à l’agence Fars que sa fille était «en parfaite santé».
La justice nie aussi la mort d’une adolescente sous les coups des policiers.
Par ailleurs, la justice iranienne a démenti qu’une adolescente ait été tuée dans la province d’Alborz par les forces de sécurité, lors des protestations contre la mort de Mahsa Amini. Le 30 septembre, Amnesty international a affirmé que «Sarina Ismaïlzadeh, une fille âgée de 16 ans, est morte après avoir reçu de sévères coups de matraque à la tête», le 23 septembre, lors de protestations.
«Les premiers éléments de l’enquête» ont montré que l’adolescente s’était «suicidée», a affirmé le procureur d’Alborz, Hossein Fazeli Harikandi, cité par Mizan Online. L’adolescente «a sauté, 20 minutes après minuit, le 24 septembre», d’un «bâtiment situé non loin de la maison de sa grand-mère, dans le quartier Azimieh», a-t-il dit. «Selon le rapport médico-légal, le décès est dû au choc provoqué par l’impact de la chute, ainsi qu’aux multiples blessures, fractures et hémorragies.» Selon le procureur, «il n’y a pas eu d’émeutes dans la zone où cet incident s’est produit».