Guerre en UkraineParis et Berlin appellent l’Afrique à condamner l’agression russe
Les ministres allemande et française des Affaires étrangères ont besoin de l’Afrique «pour défendre la paix en Europe» et veulent des liens plus étroits avec l’Union africaine.
Les cheffes de la diplomatie française et allemande ont appelé, vendredi, les pays africains à condamner l’agression russe en Ukraine, tout en insistant sur la volonté de l’Union européenne d’intensifier ses relations avec l’Union africaine. «Il est important de se souvenir qu’il y a un agresseur et un agressé, et il est important que tous disent à l’agresseur qu’il doit cesser son agression», a déclaré la ministre française Catherine Colonna à Addis Abeba. «Nous avons des intérêts communs et nous avons des attentes à l’égard de nos amis africains, nous vous en avons fait part.»
Même message délivré par son homologue allemande Annalena Baerbock: «La paix en Europe est attaquée, nous avons besoin de vous, nous avons besoin de l’Afrique pour défendre la paix.» Plusieurs États africains s’étaient abstenus en mars, lors d’un vote de l’Assemblée générale de l’ONU sur une résolution exigeant «que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine».
«Nous voyons l’effet de cette guerre russe brutale partout dans le monde, et particulièrement dans la Corne de l’Afrique», où la Russie utilise les céréales comme une arme de guerre en entravant les livraisons ukrainiennes, a continué Annalena Baerbock.
L’Afrique doit être mieux représentée à l’ONU et au G20
Les deux ministres, arrivées jeudi en Ethiopie, pour une visite de deux jours, s’exprimaient aux côtés de Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine. «Nous voulons intensifier la relation entre l’UE et l’Union africaine», a déclaré la ministre allemande, qui a rappelé le soutien de son pays à une réforme du Conseil de sécurité permanent de l’ONU, qui permettrait au continent africain d’y avoir deux sièges permanents.
Catherine Colonna a également prôné une «meilleure intégration du continent africain à la gouvernance mondiale», avec une meilleure représentation de celui-ci au Conseil de sécurité et une place de l’Union africaine au sein du G20. Après le sommet, il y a près d’un an, entre l’UA et l’UE, «nous voulons continuer à bâtir sur les principes qui ont été approuvés» en vue de renforcer la coopération entre les deux partenaires.
Qualifiant «d’injustice qui doit être réparée» l’absence de l’Afrique au Conseil de sécurité des Nations unies, Moussa Faki Mahamat s’est félicité du «soutien» de la France et de l’Allemagne. Les États-Unis soutiennent également une telle réforme.