Neuchatel – Le chasseur d’images n’a pas diffamé les chasseurs

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NeuchâtelLe chasseur d’images n’a pas diffamé les chasseurs

Poursuivi pour diffamation, calomnie et injure, le photographe animalier Alain Prêtre a été acquitté, après un «Pan! dans le c… et bien profond».

Vincent Donzé
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Vincent Donzé
Le chasseur d’images Alain Prêtre n’a pas diffamé un chasseur en particulier.

Le chasseur d’images Alain Prêtre n’a pas diffamé un chasseur en particulier.

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À La Chaux-de-Fonds, le Tribunal de police n’a retenu aucune charge hier contre le photographe animalier Alain Prêtre, prévenu de diffamation, calomnie et injure envers les chasseurs neuchâtelois. Dans trois courriels, le chasseur d’images a traité les nemrods de «tueurs», d’«assassins» et de «nuisibles au pouvoir malfaisant». Quant à son «Pan! dans le c… et bien profond», il l’assume après le refus à Neuchâtel de la révision de la Loi fédérale sur la chasse.

Le Tribunal a estimé ne pas pouvoir le condamner pour des propos adressés aux chasseurs neuchâtelois en général, mais pas à un chasseur en particulier. Ses propos, le prévenu les a qualifiés de «réfléchis» et «choisis».

Avocat de la Fédération des chasseurs neuchâtelois, Pierre Meinis a dit sa surprise et sa déception sur les ondes de la radio «RTN»: «Les chasseurs neuchâtelois étaient clairement visés. Chaque fois que la chasse est ouverte, on est systématiquement mis en cause».

Rendre grâce

Réaction d’Alain Prêtre: «Qualifier les chasseurs de «tueurs» n’est pas l’expression d’un point de vue ou d’une opinion, mais de la réalité. Oui, ils tuent et déciment la faune sauvage, oui ils assassinent des espèces en voie de disparition, oui, ils mutilent gravement chevreuils, renards, cerfs et autres animaux»…

Son acquittement conforte Alain Prêtre dans son action contre les chasseurs: «Je vais lutter jusqu’à mon dernier souffle pour combattre non seulement les fossoyeurs de la nature, mais tous ceux qui attentent à l’intégrité de la biodiversité. C’est un combat que je mène depuis l’âge de 17 ans», a-t-il déclaré à «RTN».

Bougrain-Dubourg

«Je suis un homme à abattre, mais pas un homme abattu», aime répéter Alain Prêtre, soutenu notamment par le journaliste français Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue française pour la protection des oiseaux.

La veille du jugement, Alain Prêtre était dans le Jura vaudois, positionné «entre les tireurs du service de la faune et les meutes de loups pour les empêcher de tirer sur les deux loups que le canton a décidé d’éliminer». Pour dénoncer cette chasse, le photographe organise une manifestation populaire au Marchairuz le 9 octobre prochain.

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