RamallahDeux Palestiniens tués lors d’un raid israélien à Tulkarem
L’armée israélienne a mené une opération en Cisjordanie occupée tuant deux hommes de 22 et 32 ans, dimanche avant l’aube.
Deux Palestiniens ont été tués lors d’un raid mené par l’armée israélienne dimanche avant l’aube à Tulkarem, en Cisjordanie occupée, dans un contexte de recrudescence des violences dans le conflit israélo-palestinien, a annoncé le ministère palestinien de la Santé. Depuis le début de l’année, les violences liées au conflit se sont multipliées, la Cisjordanie ayant été le théâtre d’attaques palestiniennes répétées contre des Israéliens ainsi que de violences récurrentes de colons juifs à l’encontre de Palestiniens.
«Deux Palestiniens ont été tués par des balles réelles israéliennes (de l’occupation)» dans la ville de Tulkarem, a indiqué le ministère palestinien de la Santé. Il s’agit d’Ossaid Abou Ali, 22 ans, et Abdel Rahmane Abou Daghash, 32 ans, a ajouté cette source. L’armée israélienne a confirmé de son côté avoir mené des opérations de «lutte contre le terrorisme» dans le territoire occupé. Un soldat a été «légèrement blessé par des fragments de balle» lors d’affrontements dans le camp de réfugiés de Nour Chams, situé près de cette ville, a-t-elle ajouté. Ibrahim al-Nimer, un résident du camp et représentant du Club des prisonniers palestiniens du camp, a déclaré que «les deux étaient des civils». «L’armée est entrée dans le camp après 2 h 00 du matin (…), et a démoli les rues et certaines maisons du camp», a-t-il déclaré à l’AFP.
Les forces israéliennes ont démantelé un «centre de commandement opérationnel» à l’intérieur d’un bâtiment du camp et ont également découvert un grand nombre d’engins explosifs, a indiqué pour sa part l’armée dans un communiqué. «Au cours de l’opération, des suspects ont ouvert le feu et lancé des engins explosifs sur les forces qui ont riposté par des tirs réels», selon l’armée.
Nouvelles violences à Gaza
Ces derniers jours, les violences se sont également étendues à la bande de Gaza. Depuis le 13 septembre, des violences quasi-quotidiennes opposent manifestants palestiniens aux forces israéliennes de part et d’autre de la barrière de séparation entre Israël et le territoire palestinien de Gaza contrôlé par le mouvement islamiste Hamas, bête noire d’Israël. Des Palestiniens ont manifesté à plusieurs reprises à la frontière après qu’Israël a récemment fermé le point de passage d’Erez entre Israël et la bande de Gaza, décision qu’une ONG israélienne a condamnée comme une «punition collective» car elle affecte plusieurs milliers de travailleurs palestiniens.
Samedi, l’armée israélienne a mené une frappe de drone après de violentes manifestations au cours desquelles trois Palestiniens ont été blessés par des tirs israéliens. La frappe de samedi a visé «un poste militaire appartenant à l’organisation terroriste Hamas», a indiqué l’armée. Six Palestiniens ont été tués et près de 100 blessés lors de violences à la frontière depuis le 13 septembre, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas à Gaza. Israël impose un blocus à la bande de Gaza, territoire palestinien pauvre et exigu, depuis plus de 15 ans. Ces dernières années, de nombreuses guerres ont opposé des combattants palestiniens de Gaza aux forces israéliennes.
Quelque 275 morts
Au moins 241 Palestiniens, 32 Israéliens, une Ukrainienne et un Italien ont été tués depuis le début de l’année dans des violences liées au conflit israélo-palestinien, selon un décompte de l’AFP établi à partir de sources officielles. Ces statistiques incluent, côté palestinien, des combattants et des civils parmi lesquels des mineurs, et côté israélien, en majorité des civils parmi lesquels des mineurs, et trois membres de la minorité arabe.