Terrorisme: Une «revenante» de Syrie condamnée à 10 ans de prison

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TerrorismeUne «revenante» de Syrie condamnée à 10 ans de prison

Une Française «revenante» de Syrie a été condamnée vendredi à 10 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises spéciale de Paris.

À l’audience, la jeune femme de 32 ans a reconnu pour la première fois vendredi avoir envisagé de se «faire exploser».

À l’audience, la jeune femme de 32 ans a reconnu pour la première fois vendredi avoir envisagé de se «faire exploser».

AFP

La cour d’assises spéciale a condamné vendredi à 10 ans de réclusion criminelle une Française «revenante» de Syrie, Amandine Le Coz, qui a passé cinq années en territoire du groupe État islamique (EI) et reconnu avoir envisagé de «mourir en martyre». La cour a assorti la peine d’un suivi socio-judiciaire de sept ans. «Vous avez fait des efforts» mais «vous avez encore besoin d’être accompagnée», lui dit le président de la cour Laurent Raviot.

«Effectivement», «merci Monsieur», répond Amandine Le Coz, longs cheveux châtains et marinière. L’accusée, originaire de l’agglomération parisienne, était jugée depuis jeudi pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. À l’audience, la jeune femme de 32 ans a reconnu pour la première fois vendredi avoir envisagé de se «faire exploser». «Je voulais mourir en martyre, oui c’est vrai, parce que j’avais peur de l’enfer», dit-elle.

Sur les photos de son époque syrienne – elle y est arrivée en septembre 2014 – que fait défiler l’avocat général Benjamin Chambre, on voit des armes, les drapeaux noirs de l’EI, trois silhouettes en niqab – Amandine Le Coz est au milieu, à côté de celle qui brandit une kalachnikov. Sur un cliché apparaît son premier mari, tout sourire, ceinture explosive sur le dos. «C’est vous qui la lui avez mise?» cette ceinture, demande l’avocat général. Nouvelle révélation: «non, mais j’en ai déjà porté une», répond Amandine Le Coz. «Pour mourir en martyre. Je pensais que c’était la meilleure adoration».

Dans la haine

«On est un peu plus que dans la radicalisation, là… On est dans le djihad», observe le magistrat. Amandine Le Coz s’est convertie à l’islam à 23 ans, et ses parents l’ont mise dehors. À cause de ce rejet, celle qui a été un peu mannequin, un peu vendeuse, beaucoup fêtarde, se radicalise rapidement.  «J’étais dans la haine», justifiera-t-elle du box vitré.

Elle se cherche un mari sur internet. Le premier candidat est un certain «Abou Merguez». «Vous l’aviez rencontré comment?» demande le président Laurent Raviot. «J’avais tapé +Abou…+ sur Facebook», répond Amandine Le Coz, «candide», «naïve» selon l’experte psychologue qui l’a examinée. Sur les réseaux sociaux, elle tente de convaincre au moins deux femmes, dont une mineure, de rejoindre la Syrie. «C’est à cause d’idiotes comme moi que des filles» partent en Syrie, «qu’elles se font battre, violer, tuer», sanglote-t-elle, s’excusant à nouveau. «J’ai honte».

Le président Raviot l’interroge sur son «ambiguïté», elle qui a plusieurs fois tenté de quitter l’EI sans jamais donner suite. «J’avais peur d’être une mécréante, j’avais peur des flammes de l’enfer, je croyais à ce que Daesh (acronyme arabe de l’EI, ndlr) faisait», dit-elle. «D’un autre côté je voulais revoir ma famille, avoir une vie normale, être heureuse». C’est finalement, dit-elle, pour l’avenir de son fils qu’elle décide de se rendre aux forces kurdes en 2018. Elle sera expulsée vers la France fin 2019.

(AFP)

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